17/12/2016 à 23:35
cocagne
_0611784 by Vianationale113, sur Flickr
Dans un lointain pays dont je tairai le nom, pays peuplé de gens au regard clair et à la peau plus sombre que la nuit, des ingénieurs envoyés par des organismes, aussi internationaux qu'innocents des pays qu'ils visitaient, des ingénieurs, dis je, implantèrent dans une rivière dont je tairais le nom un poisson, dont j'ignore le nom quoique nos scientifiques eux lui en connussent un, qui était censé repeupler au plus vite ces eaux et fournir aux populations dites locales de quoi justifier leurs séances de pèche quotidiennes bien peu fructueuses jusque la par la faute des crocodiles mais qui à chaque prise donnaient lieu à des manifestations de liesse dont je garde encore le souvenir.
Trois ans passèrent et nos pécheurs consultés reconnurent qu'ils péchaient effectivement bien plus.Ils le dirent avec la mine indifférente de gens revenus de tout un peu à la manière des pales ingénieurs.
Mais comme leurs silhouettes étaient aussi sveltes pour ne pas le dire autrement que du temps des eaux tellement peuplées de crocodiles, nos ingénus ingénieurs les épièrent et stupéfaits constatèrent que tous les poissons péchés quand ils étaient de la sorte des nouveaux venus étaient impitoyablement rejetés à l'eau.
Aux questions embarrassées des pales ingénieurs les impétrants désolés rétorquèrent qu'il était hors du possible de se nourrir d'un poisson qui n'avait pas de nom car la nourriture va d'abord à l'esprit et que l'esprit à besoin de connaitre le nom des choses et des être qui pénètrent le corps car autrement il s'échappe.
La morale, s'il y en a une, de cette affaire est que tous les sans noms rejetés dans la rivière prolifèrent et nourrirent les rares autres poissons et en firent de rares mais belles prises mais nourrirent aussi tous les gros crocodiles qui rappliquèrent dare-dare vers ces rives dégoulinantes de poissons sans nom. Non seulement la pêche ne fut pas vraiment meilleure mais les enfants durent cesser de se baigner au retour de l'école.
- M'est revenu une historiette datant de ma lointaine enfance de juste après les colonies.
Dans un lointain pays dont je tairai le nom, pays peuplé de gens au regard clair et à la peau plus sombre que la nuit, des ingénieurs envoyés par des organismes, aussi internationaux qu'innocents des pays qu'ils visitaient, des ingénieurs, dis je, implantèrent dans une rivière dont je tairais le nom un poisson, dont j'ignore le nom quoique nos scientifiques eux lui en connussent un, qui était censé repeupler au plus vite ces eaux et fournir aux populations dites locales de quoi justifier leurs séances de pèche quotidiennes bien peu fructueuses jusque la par la faute des crocodiles mais qui à chaque prise donnaient lieu à des manifestations de liesse dont je garde encore le souvenir.
Trois ans passèrent et nos pécheurs consultés reconnurent qu'ils péchaient effectivement bien plus.Ils le dirent avec la mine indifférente de gens revenus de tout un peu à la manière des pales ingénieurs.
Mais comme leurs silhouettes étaient aussi sveltes pour ne pas le dire autrement que du temps des eaux tellement peuplées de crocodiles, nos ingénus ingénieurs les épièrent et stupéfaits constatèrent que tous les poissons péchés quand ils étaient de la sorte des nouveaux venus étaient impitoyablement rejetés à l'eau.
Aux questions embarrassées des pales ingénieurs les impétrants désolés rétorquèrent qu'il était hors du possible de se nourrir d'un poisson qui n'avait pas de nom car la nourriture va d'abord à l'esprit et que l'esprit à besoin de connaitre le nom des choses et des être qui pénètrent le corps car autrement il s'échappe.
La morale, s'il y en a une, de cette affaire est que tous les sans noms rejetés dans la rivière prolifèrent et nourrirent les rares autres poissons et en firent de rares mais belles prises mais nourrirent aussi tous les gros crocodiles qui rappliquèrent dare-dare vers ces rives dégoulinantes de poissons sans nom. Non seulement la pêche ne fut pas vraiment meilleure mais les enfants durent cesser de se baigner au retour de l'école.