ptiloulou a écrit :
En fait je me faisais une réflexion en rentrant du boulot et en repensant à ton post. Oui je pense à toi en voiture :*)
On est tellement habitué à retoucher nos photos, ne serait ce qu'un peu, que quand on en prend une qui n'a pas besoin de passer sur le billard, on le fait remarquer. Ça m'est déjà arrivé, très rarement, d'avoir une photo et me dire, "j'ai rien à retoucher" et j'en été presque à me demander si c'était normal tellement je suis habitué à le faire, même un tout petit coup de curseur par ci par là, pour la forme. C'est fou comme la retouche prend une place importante dans la vie de nos photos. Bon je vais arrêter de dire "on" ou "nos photos" mais je pense que c'est le cas pour la plupart d'entre nous. Le débat est lancé.
Moi qui n'est pas connu l'argentique, enfin je veux dire qui ne l'ai pas pratiqué, je me demande si c'était pareil à l'époque.
En tout cas ça pourrait être un projet intéressant à tester pour 2015. Faire des photos brutes sans passer par lightroom. Histoire de voir le nombre de photos que j'arrive à sortir. Encore que pour la redimensionner pour le forum ou la convertir en jpeg, il y a forcément une interprétation du logiciel ou de l'appareil photo si c'est fait à la prise de vue :-t
Pas simple tout ça.
Cette question me taraude depuis longtemps. Je me pose d'ailleurs la même pour la prise de son classique (une part de mon activité qui devient non négligeable). Les analogies sont stupéfiantes. Il se trouve qu'en musique classique, on recherche une prise de son que je qualifie parfois de "bio", c'est à dire la plus respectueuse possible de la source initiale, avec un trajet du signal le plus court possible, des micros, préaplis, convertisseurs de haute qualité, et surtout un traitement qui ne soit jamais destructeur, et qui puisse être crédible. On peut, pour se faire, poser un couple, capter l'ambiance, jouer sur les distances, et la balance, ou à l'inverse, déployer une armada de micros d'appoints, traiter le signal de toutes parts, ajouter de reverbs, des compressions. Il arrive le plus souvent de simplement chercher le bon compromis entre ces deux situations typiques…
Mais j'espère que nous aurons l'occasion de reposer ces questions pour un débat sur un autre fil.
Bravo encore pour ta photo. Elle est splendide. Elle me convient tel quel. Et j'ajoute qu'elle me plairait autant si je ne savais pas qu'elle était "bio"… Les traitement n'ont qu'un but, à mes yeux en tout cas, se faire oublier. On ne doit pas pouvoir suspecter l'artifice. Partant de là, tout les coups sont permis et je crois qu'il n'est pas anormal d'utiliser l'outil numérique dans son ensemble. En photo (comme aussi en traitement sonore), la part de "développement" numérique est la part complémentaire.
La question pourrait aussi de savoir où on met le curseur de l'artifice : au moment du traitement ? de l'exposition ? du cadrage ? du temps de pose ou de l'ouverture du diaph ? de la mise en scène visuelle ?
Enfin, je crois que les artifices de traitement ne datent pas du numérique. (comme pour l'audio d'ailleurs). Les tireurs les plus virtuoses de l'argentique savaient transfigurer un cliché. On connait moins leurs noms mais on est parfois étonné de voir la différence expressive entre la planche contact et le résultat final d'une photo x ou y ayant connu la gloire. (et si tout le monde peut citer le photographe, bien peu se souviennent du nom du tireur). Les filtres colorés et autres ustensiles (jusqu'aux passoires) étaient les premiers filtres.
Bref, un sujet passionnant qui mérite des pages de développement (si je puis dire…)