12/05/2010 à 11:31
Karine
Bon et bien voilà, je vous présente ici ma deuxième grande passion !
J'ai découvert l'aigle royal il y a quelques années en faisant un "stage" chez un photographe qui se dit animalier.
Quelques dizaines d'affuts (cabanes très camouflées), m'ont permis de mieux connaitre l'espèce. La rencontre avec Bernard Ricau (spécialiste de l'aigle royal) et Christian Petty m'ont aussi beaucoup apportés en termes de connaissances.
L'aigle est très sensible au dérangement, notamment en période de reproduction à proximité du nid (février à septembre)... c'est pour cela que, même hors période de nidification, on rentre dans l'affut avant le lever du jour et on en ressort après la nuit tombée. Cela promet des courbatures mais aussi des moments incroyables !
Ici, il a un territoire d'une moyenne de 150km2, on a donc pas tant de chance que ça d'en voir un. Dans les alpes la nourriture est plus présente, le territoire est donc réduit par rapport à ici (sud du massif central).
Les affuts ont été construit avec l'accord du parc national des Cévennes car il s'agit d'espèces protégées.
Si on s'approche de trop près, les parents risquent d'abandonner l'œuf ou le petit ce qui conduit à un échec de reproduction. Même si l'évolution de l'espèce est positive, cela reste quand même très fragile...
Je n'ai seulement que quelques photos de l'aigle. Je préfère dans l'affut l'observer aux jumelles ou longue vue, suivre le mouvement, le prendre en photo me permet d'avoir une photo oui, mais cela ne dure que quelques secondes parfois et avec l'œil dans mon objectif et la concentration dans les réglages j'avais l'impression d'avoir raté la scène.
Le comportement de certains photographes animaliers qui voient leurs photos et affuts comme du business m'a aussi un peu dégouté.
La photo ci-dessous illustre le couple venu manger sur un charnier, un mouton déposé par le propriétaire des lieux.
Il est arrivé que je sois dans l'affut et même avec de la nourriture, pas vu un aigle de la journée ! La nourriture est déposée qu'occasionnellement, et en hiver (pour pas que les aigles s'habituent).
Le propriétaire protège les aigles en leur offrant un biotope convenable. Il a réintroduit le lapin de garenne (espèce disparue dans le coin à cause des chasseurs, proie de l'aigle royal) qui s'épanouie grace aux paturages de ses brebis.
Pour en savoir plus sur l'espèce, je vous conseille un bouquin auquel j'ai participé (pas au niveau des photos, seulement au niveau tableaux et graphiques) : http://www.biotope.fr/editiondiffusion/fichelivre/aigle_royal/index.php
C'est un peu long, mais je trouve que les explications sont nécessaires dans la démarche photographique ici, et j'avais envie de partager cette passion avec vous !
Regarder un aigle dans son milieu sauvage est magique (je ne dirai rien sur les sujets des voleries et zoo...), je vous souhaite à tous d'avoir un jour la chance et la patience d'en voir un planer sur son territoire :)
J'ai découvert l'aigle royal il y a quelques années en faisant un "stage" chez un photographe qui se dit animalier.
Quelques dizaines d'affuts (cabanes très camouflées), m'ont permis de mieux connaitre l'espèce. La rencontre avec Bernard Ricau (spécialiste de l'aigle royal) et Christian Petty m'ont aussi beaucoup apportés en termes de connaissances.
L'aigle est très sensible au dérangement, notamment en période de reproduction à proximité du nid (février à septembre)... c'est pour cela que, même hors période de nidification, on rentre dans l'affut avant le lever du jour et on en ressort après la nuit tombée. Cela promet des courbatures mais aussi des moments incroyables !
Ici, il a un territoire d'une moyenne de 150km2, on a donc pas tant de chance que ça d'en voir un. Dans les alpes la nourriture est plus présente, le territoire est donc réduit par rapport à ici (sud du massif central).
Les affuts ont été construit avec l'accord du parc national des Cévennes car il s'agit d'espèces protégées.
Si on s'approche de trop près, les parents risquent d'abandonner l'œuf ou le petit ce qui conduit à un échec de reproduction. Même si l'évolution de l'espèce est positive, cela reste quand même très fragile...
Je n'ai seulement que quelques photos de l'aigle. Je préfère dans l'affut l'observer aux jumelles ou longue vue, suivre le mouvement, le prendre en photo me permet d'avoir une photo oui, mais cela ne dure que quelques secondes parfois et avec l'œil dans mon objectif et la concentration dans les réglages j'avais l'impression d'avoir raté la scène.
Le comportement de certains photographes animaliers qui voient leurs photos et affuts comme du business m'a aussi un peu dégouté.
La photo ci-dessous illustre le couple venu manger sur un charnier, un mouton déposé par le propriétaire des lieux.
Il est arrivé que je sois dans l'affut et même avec de la nourriture, pas vu un aigle de la journée ! La nourriture est déposée qu'occasionnellement, et en hiver (pour pas que les aigles s'habituent).
Le propriétaire protège les aigles en leur offrant un biotope convenable. Il a réintroduit le lapin de garenne (espèce disparue dans le coin à cause des chasseurs, proie de l'aigle royal) qui s'épanouie grace aux paturages de ses brebis.
Pour en savoir plus sur l'espèce, je vous conseille un bouquin auquel j'ai participé (pas au niveau des photos, seulement au niveau tableaux et graphiques) : http://www.biotope.fr/editiondiffusion/fichelivre/aigle_royal/index.php
C'est un peu long, mais je trouve que les explications sont nécessaires dans la démarche photographique ici, et j'avais envie de partager cette passion avec vous !
Regarder un aigle dans son milieu sauvage est magique (je ne dirai rien sur les sujets des voleries et zoo...), je vous souhaite à tous d'avoir un jour la chance et la patience d'en voir un planer sur son territoire :)