Bonjour à tous !
Aujourd'hui je vais écrire un petit peu plus que d'habitude, parce que ça en vaut la peine.
Je vais donc vous raconter ma petite histoire.
Je tenais à me réveiller tôt ce matin, afin d'aller voir si les renards sont coopératifs, et accessoirement confirmer leur présence sur un tout petit secteur.
Avec la fatigue du boulot je ne suis pas parvenu à me sortir du lit avant 10 H… C'est loupé pour la jolie lumière du matin ! En tirant mon volet je m'aperçois très vite que le temps est maussade.
Je trépigne d'impatience d'aller faire mon tour dans les bois. Je finis par me mettre un coup de pied au #@$ en début d'après midi.
Je charge le matos, batteries de mes deux boîtiers chargées, objectif tout propre bref, je suis prêt, et gonflé à bloc !
J'arrive sur place, les oiseaux m'acceuillent comme à leur habitude sur les berges du lac. Je longe un petit chemin sur une digue, ou se trouve des dizaines de petits lézards. Je commence à pointer le 400 mm sur eux, mais je n'arrive pas à trouver un intérêt a les photographier aujourd'hui. Je veux croiser le regard d'un renard…
Le vent me force à rentrer dans le bois assez tôt, j'avais à la base prévu de faire le tour du bois.
Le sol est jonché de feuilles mortes… Impossible de ne pas faire de bruits. Je limite la casse en faisant des pauses tous les 4/5 pas. Je regarde au loin, j'essaye de repérer quelquechose d'anormal. Pour l'instant pas un bruit…
J'avance tellement lentement que je met 40 minutes à traverser le bois. Je commence à voir la clairière, qui annonce la fin de mon périple.
Je ne vois rien bouger, seul le cri d'une chouette m'a sorti de ma torpeur. J'avance de plus en plus lentement… Je ne veux pas arriver au bout du bois…
Et pourtant… Arrivé à 40 mètres des derniers arbres, mon regard est attiré par une silhouette bien connue. Tout s'accélère. Je me met à genoux. Et je shoot. Il est trop rapide, je sais d'avance que mes photos seront floues. Impossible d'avoir l'animal entier.
Le renard, de bonne taille, finit par disparaître derrière un tas de bois.
Je décide de ne pas bouger, d'attendre un peu…
Soudain une ombre escalade le tas de bois ! Il s'assied, puis baille… Et enfin se couche.
Je n'arrive pas à y croire, il est la… juste devant moi… Seules des feuilles nous séparent, m'empêchant de réaliser un cliché correct. Le bruit des feuilles mortes est insupportable, je ne peux pas bouger d'un poil…
Je décide de tenter de me mettre à plat ventre, malgré la crainte de me faire repérer. J'essaie de faire le moins se bruit possible, je repire a peine.
Me voilà enfin a plat ventre. Un coup d'oeil dans le viseur le permet de voir que le renard regarde dans ma direction.
Il ne parrait pas plus inquiet que ça, il me fixe, mais ne me voit pas… Je pense que je peux dire merci à ma cagoule et à mes gants.
Au bout de quelques minutes, la position devient vite insupportable, cette branche qui le rentre dans les côtes me fait souffrir, mes bras tremblent sous le poids du boîtier et de l'objectif… Mon dos me fait mal.
Quelques minutes plus tard, J'ai tellement mal au dos que C'est le boîtier qui soutient ma tête… Je n'ose pas bouger, je souffre en silence.
La douleur devient trop insupportable, je suis à deux doigts de bouger, tant pis !
Et puis… l'envie de ne pas déranger sera la plus forte. Je tiendrai comme ça, tremblant, en attendant la fin de sieste du renard, pendant 45 très longues minutes.
Il bouge, enfin, j'essaye de shooter mais impossible de faire un cliché net. Je suis au ras du sol et mon appareil fait le focus sur les touffes d'herbes devant le renard. Il est très rapide.
Je le vois qui disparaît a ma droite, sa couleur rousse s'eclipse au loin…
Je continue d'attendre… Et 1 minute après, un autre goupil prend la relève.
Le même balai s'effectuera plusieurs fois d'affilée. En tout je réussirai a identifier 5 individus différents. Enfin… Entre 5 et 8.
A chaque fois ils passent trop à droite… Je voudrais qu'ils se dirigent vers moi… Mais ça ne marche pas.
Jusqu au dernier…
Il a entendu le bruit de mon pare soleil heurter une branche. Il est parfaitement positionné. La, je dois réussir.
Je shoot… Il est très prêt, suffisamment !
Je jubile, intérieurement, je sais que je tiens mon cliché espéré…
Il disparaît à son tour et laisse place à nouveau au calme.
Je presse le bouton lecture de mon EOS… Et le bonheur s'empare de moi… Mes yeux se remplissent de larmes… Quelques unes coulent sur ma cagoule.
Je suis heureux. J'ai de si belles images en tête ! Et mêmes quelques unes sur mon appareil… Ces animaux sont fascinants, hypnotiques… Un jour que je n'oublierai jamais.