03/12/2011 à 21:12
LilieandMick
//B'soir à tous. J'aimerais publier un photo reportage sur un site d'information collaboratif. Je vous le propose donc en exclu (roh la chance) en espérant lire vos critiques et commentaires. Vous connaissez certaines de ces photos, j'espère que les autres vous plairont. //
Lorsque en 1992, Deng Xiaoping invitait les chinois à s'enrichir, il ne se doutait sûrement pas qu'il serait prit au pied de la lettre. Alors que la Chine est la première puissance économique mondiale pendant près de 20 siècles, elle ne représente plus que 4,5% du PIB mondial en 1950 (contre 33% un siècle plus tôt).
Après les ravages socio-économiques des années Mao, la Chine entame une série de profondes réformes à partir de 1978, transformant une économie planifiée en une “presque” économie de marché.Rapidement, ces réformes ont porté leurs fruits. Alors qu'au début des réformes, trois chinois sur quatre vivaient en dessous du seuil de pauvreté, ils ne sont plus qu'un sur huit de nos jours, avec un PIB par habitant de 7400 $ pour ce qui est devenu, entre-temps, la deuxième puissance économique mondiale.
Pourtant, ce succès fulgurant masque de profondes inégalités de revenus ainsi qu'un pouvoir corrompu et totalitaire. Alors que la Chine compte plus d'un million de millionnaires en euros, il y a encore 30 millions de personnes qui vivent avec moins de 77 dollars par an. Et malgré le fait que le respect des droits de l'homme ne soit théoriquement garanti par la constitution chinoise, le gouvernement central verrouille des pans entiers de la vie privée des chinois et interdit toutes libertés politiques. En Chine, le train de la modernité est à deux vitesses.
1 - Hong-Kong, le modèle économique de référence
Avec un niveau de vie quasi identique à l’Europe de l'ouest et l'économie la plus libérale du monde, Hong-Kong est le fer de lance du développement économique chinois.Reposant sur la finance et le commerce, l'ancienne colonie britannique est revenue dans le giron chinois, même si elle continue à bénéficier d'une indépendance politique pour encore plus de trente ans.
2 - Une Chine en construction
Avec une croissance de plus de 20% pas an, le marché de la construction chinois devrait être le premier au monde à l'horizon 2020. Mais sans attendre cette échéance, la Chine est le pays qui a mis le plus de chantiers en route au monde en 2010 représentant 14% de tous les chantiers mis en route dans le monde. Cela a amené un grand nombre d'analystes à qualifier cette croissance de bulle et d'annoncer un futur krach immobilier chinois qui sera à l'origine de la prochaine crise financière mondiale. C’est le cas de la banque Standard Chartered qui vient d’annoncer prévoir une chute des prix des logements de 30% à Pékin, Shangaï et Shenzen.
3 - Des conditions de travail difficiles
Si les autorités chinoises annoncent fièrement un taux de chômage probablement sous-évalué de 4,5 %, elle passe relativement sous silence les conditions de travail. Alors que la loi autorise une trentaine d'heures supplémentaires par mois, les ONG dénoncent jusqu'à 200 heures supplémentaires ! Travail 7j/7j payé 20$ par mois, travail des enfants, conditions de travail dangereuses, etc. La Chine est régulièrement montrée du doigt sur les conditions de travail. D'autant plus que cela touche principalement les ouvriers migrants, interdits de travailler dans le secteur de leur choix et à qui on réserve les emplois les moins gratifiants. Depuis plusieurs mois, la Chine est traversée par grèves et émeutes sociales, systématiquement réprimées et dissimulées par le pouvoir.
4 - Des inégalités de revenu grandissantes
Au coté d'une centaine de milliardaires, les 150 millions de pauvres vivent avec moins de 1$ par jours et sont là pour rappeler que la Chine, malgré son enrichissement global et son indiscutable baisse de la pauvreté, est parmi les pays où règnent les plus grandes inégalités de revenus. Des inégalités dont souffrent principalement les ruraux et les minorités ethniques. Par comparaison, là où un jeune pékinois fait des études supérieures dans plus de 60% des cas, plus de la moitié de la population du Tibet ne sait pas lire et seuls 1,5% des jeunes tibétains feront des études.
5 - Une liberté de culte théorique
Les cultes, interdits et durement réprimés durant la période communiste, on survécu clandestinement. Depuis la chute des maoïstes, les pratiques spirituelles sont revenues en force et principalement dans le sud de la Chine, proche de Hong-Kong, Macao et Taïwan où la liberté de culte est garantie. Néanmoins, si la liberté de culte est théoriquement inscrite dans la constitution chinoise, elle ne s'applique qu'aux cultes dit “officiels”, c'est à dire administrés directement par le pouvoir de Pékin. Bouddhistes tibétains, catholiques reconnaissant le pape, protestants, musulmans et pratiquants du Falun gong soit plus de 100 millions de personnes au total durement persécutés et qui risquent l'emprisonnement.
6 - La politique de l'enfant unique
Entrée en application en 1979, la politique de l'enfant unique empêche la plupart des chinois d'avoir plus d'un seul enfant sous peine d'interdiction d'accès à l’éducation, à la santé et au marché du travail pour les enfants sur-numéraires. On estime ces “fantômes” sans perspectives à 200 millions de personnes.Dès lors, et dans un contexte de forte préférence pour un garçon qui assumera sa famille contrairement à une fille qui assumera la famille de son mari, un grand déséquilibre des naissances va s'installer à grand coup d'avortements, souvent volontaires (55% des chinoises déclarent avoir déjà avorté une fois) ou parfois forcés (on recense notamment des avortements forcés à 7 et 8 mois). Cela entraine trafics d'enfants et difficultés pour les hommes de trouver une partenaire. Cela promet, en outre, une crise du secteur de la retraite comme l'on en connaîtra une en occident d'ici une dizaine d'années.
CONCLUSION
Inégalités sociales, absence de libertés politiques et de liberté de culte, planning familial contraignant, etc… On pourrait imaginer la Chine comme la plus grande prison à ciel ouvert du monde, où la peur se lit sur tous les visages, une poudrière prête à s'embraser. Il n'en est rien. Alors que leurs grand-parents luttaient pour survivre et simplement se nourrir, les jeunes chinois sont surtout préoccupés par le shopping. D'ailleurs, les 500 millions d'internautes chinois sont plus enclins à se révolter contre un abus de pouvoir local ou un fait divers que contre le gouvernement central. Qui pourrait leur en vouloir ? Ils mangent à leur faim, vivent un miracle économique et sont élevés au doux son de la propagande. Mais nul doute que les crises économiques profondes auxquelles la Chine est exposée changeront profondément la donne et ouvriront la voix à la “cinquième modernité” : la démocratie.
Lorsque en 1992, Deng Xiaoping invitait les chinois à s'enrichir, il ne se doutait sûrement pas qu'il serait prit au pied de la lettre. Alors que la Chine est la première puissance économique mondiale pendant près de 20 siècles, elle ne représente plus que 4,5% du PIB mondial en 1950 (contre 33% un siècle plus tôt).
Après les ravages socio-économiques des années Mao, la Chine entame une série de profondes réformes à partir de 1978, transformant une économie planifiée en une “presque” économie de marché.Rapidement, ces réformes ont porté leurs fruits. Alors qu'au début des réformes, trois chinois sur quatre vivaient en dessous du seuil de pauvreté, ils ne sont plus qu'un sur huit de nos jours, avec un PIB par habitant de 7400 $ pour ce qui est devenu, entre-temps, la deuxième puissance économique mondiale.
Pourtant, ce succès fulgurant masque de profondes inégalités de revenus ainsi qu'un pouvoir corrompu et totalitaire. Alors que la Chine compte plus d'un million de millionnaires en euros, il y a encore 30 millions de personnes qui vivent avec moins de 77 dollars par an. Et malgré le fait que le respect des droits de l'homme ne soit théoriquement garanti par la constitution chinoise, le gouvernement central verrouille des pans entiers de la vie privée des chinois et interdit toutes libertés politiques. En Chine, le train de la modernité est à deux vitesses.
1 - Hong-Kong, le modèle économique de référence
Avec un niveau de vie quasi identique à l’Europe de l'ouest et l'économie la plus libérale du monde, Hong-Kong est le fer de lance du développement économique chinois.Reposant sur la finance et le commerce, l'ancienne colonie britannique est revenue dans le giron chinois, même si elle continue à bénéficier d'une indépendance politique pour encore plus de trente ans.
2 - Une Chine en construction
Avec une croissance de plus de 20% pas an, le marché de la construction chinois devrait être le premier au monde à l'horizon 2020. Mais sans attendre cette échéance, la Chine est le pays qui a mis le plus de chantiers en route au monde en 2010 représentant 14% de tous les chantiers mis en route dans le monde. Cela a amené un grand nombre d'analystes à qualifier cette croissance de bulle et d'annoncer un futur krach immobilier chinois qui sera à l'origine de la prochaine crise financière mondiale. C’est le cas de la banque Standard Chartered qui vient d’annoncer prévoir une chute des prix des logements de 30% à Pékin, Shangaï et Shenzen.
3 - Des conditions de travail difficiles
Si les autorités chinoises annoncent fièrement un taux de chômage probablement sous-évalué de 4,5 %, elle passe relativement sous silence les conditions de travail. Alors que la loi autorise une trentaine d'heures supplémentaires par mois, les ONG dénoncent jusqu'à 200 heures supplémentaires ! Travail 7j/7j payé 20$ par mois, travail des enfants, conditions de travail dangereuses, etc. La Chine est régulièrement montrée du doigt sur les conditions de travail. D'autant plus que cela touche principalement les ouvriers migrants, interdits de travailler dans le secteur de leur choix et à qui on réserve les emplois les moins gratifiants. Depuis plusieurs mois, la Chine est traversée par grèves et émeutes sociales, systématiquement réprimées et dissimulées par le pouvoir.
4 - Des inégalités de revenu grandissantes
Au coté d'une centaine de milliardaires, les 150 millions de pauvres vivent avec moins de 1$ par jours et sont là pour rappeler que la Chine, malgré son enrichissement global et son indiscutable baisse de la pauvreté, est parmi les pays où règnent les plus grandes inégalités de revenus. Des inégalités dont souffrent principalement les ruraux et les minorités ethniques. Par comparaison, là où un jeune pékinois fait des études supérieures dans plus de 60% des cas, plus de la moitié de la population du Tibet ne sait pas lire et seuls 1,5% des jeunes tibétains feront des études.
5 - Une liberté de culte théorique
Les cultes, interdits et durement réprimés durant la période communiste, on survécu clandestinement. Depuis la chute des maoïstes, les pratiques spirituelles sont revenues en force et principalement dans le sud de la Chine, proche de Hong-Kong, Macao et Taïwan où la liberté de culte est garantie. Néanmoins, si la liberté de culte est théoriquement inscrite dans la constitution chinoise, elle ne s'applique qu'aux cultes dit “officiels”, c'est à dire administrés directement par le pouvoir de Pékin. Bouddhistes tibétains, catholiques reconnaissant le pape, protestants, musulmans et pratiquants du Falun gong soit plus de 100 millions de personnes au total durement persécutés et qui risquent l'emprisonnement.
6 - La politique de l'enfant unique
Entrée en application en 1979, la politique de l'enfant unique empêche la plupart des chinois d'avoir plus d'un seul enfant sous peine d'interdiction d'accès à l’éducation, à la santé et au marché du travail pour les enfants sur-numéraires. On estime ces “fantômes” sans perspectives à 200 millions de personnes.Dès lors, et dans un contexte de forte préférence pour un garçon qui assumera sa famille contrairement à une fille qui assumera la famille de son mari, un grand déséquilibre des naissances va s'installer à grand coup d'avortements, souvent volontaires (55% des chinoises déclarent avoir déjà avorté une fois) ou parfois forcés (on recense notamment des avortements forcés à 7 et 8 mois). Cela entraine trafics d'enfants et difficultés pour les hommes de trouver une partenaire. Cela promet, en outre, une crise du secteur de la retraite comme l'on en connaîtra une en occident d'ici une dizaine d'années.
CONCLUSION
Inégalités sociales, absence de libertés politiques et de liberté de culte, planning familial contraignant, etc… On pourrait imaginer la Chine comme la plus grande prison à ciel ouvert du monde, où la peur se lit sur tous les visages, une poudrière prête à s'embraser. Il n'en est rien. Alors que leurs grand-parents luttaient pour survivre et simplement se nourrir, les jeunes chinois sont surtout préoccupés par le shopping. D'ailleurs, les 500 millions d'internautes chinois sont plus enclins à se révolter contre un abus de pouvoir local ou un fait divers que contre le gouvernement central. Qui pourrait leur en vouloir ? Ils mangent à leur faim, vivent un miracle économique et sont élevés au doux son de la propagande. Mais nul doute que les crises économiques profondes auxquelles la Chine est exposée changeront profondément la donne et ouvriront la voix à la “cinquième modernité” : la démocratie.