Tourisme solidaire au Bénin

19/07/2012 à 11:48

JonathanBailleul

Pose partages, Pose partageurs,


Pour marquer mon retour sur le board, j’ai décidé de tenir une vieille promesse et de partager avec vous quelques fragments de mon voyage solidaire au Bénin. Le Bénin est un pays d’Afrique de l’Ouest, francophone et politiquement assez stable, situé entre le Togo et le Nigeria, sous le Burkina Faso et le Niger. Sa côte sud donne sur l’océan atlantique.


Nous sommes partis en avril 2011 pour un voyage humanitaire, c’est-à-dire pour aider la population locale dans son développement culturel et économique, mais aussi pour filer un coup de main pour les tâches du quotidien, afin de les soulager un peu.Le voyage n’a duré que deux semaines, mais elles furent intenses.


Les WE étaient réservés aux excursions, pour que l’on puisse quand même découvrir ce beau pays.

Nos activités ont été multiples : 
- cours de français, mathématiques, hygiène (santé/pharmacologie) et informatique au collège
- apprentissage et activités ludiques avec des enfants ayant des soucis de santé aux jambes, regroupés dans un centre adapté pour leur prodiguer des soins et les alphabétiser, puisqu’ils sont déscolarisés
- garde d’enfants orphelins dans une pouponnière


Nous avons essayé de rendre cette rencontre utile dans le temps, puisqu’à notre retour, nous avons fait un appel aux dons pour le forage et la construction d’un puits à l’orphelinat, pour faciliter l’accès à l’eau courante. Ce projet a récemment réuni les fonds nécessaires et sa mise en œuvre a commencé.


Mais passons aux images. Ce pays est tout simplement magnifique et les paysages sont, contre toute attente, diversifiés. Seul bémol : l’Occident leur a apporté les sacs en plastique et ceux-ci sont jetés dans la nature comme c’était le cas pour les feuilles de bananier, anciennement utilisées pour le même usage. Inutile d’expliquer l’impact environnemental, j’imagine…


Enfin, ça ne suffit pas à faire de l’ombre à ce pays que je vous recommande fortement de visiter. Sa population est pacifique et accueillante, les échanges humains sont très forts ! Je vous les livre en vrac et j’apporterai des infos en commentaire, si besoin est, au fur et à mesure. Et cette fois, pas d’annotation sur les photos (mais pour la peine, des bordures type "film emulsion" argentique) :) 




Une des premières images de ce voyage, gravée dans ma mémoire : ma vue au réveil, la prise de conscience. Ça y est, on y est !




Songhaï est un centre de production et de formation à l'agriculture durable. Ce canard ne reflète pas vraiment le lieu, puisque c'est très vert et humide, en fait.




Ici, c'est le début de notre excursion dans le marché d'Adjarra. Il fait chaud, les aliments sont au sol. Même le poisson est sur le sable. Pour nous, petits européens, c'est moyennement ragoûtant ^^ 








Attention ! Un bout d'enfant se cache dans cette image. Sauras-tu le retrouver ?










Nous sommes partis, le lendemain, dans la cité lacustre de Ganvié. C'est beau, on croise quelques pirogues. La réaction de la population face à l'appareil photo est très variable, de l'incitation au rejet. La solution est simple pour ceux qui ne veulent pas (la raison principale est la peur d'une utilisation commerciale ou d'une déformation/caricature pour utilisation journalistique abusive) : ils se masquent le visage. Il a été un peu difficile sur un plan éthique de choisir entre renoncer et prendre les photos malgré tout. Ayant ma conscience pour moi et sachant que je ne compte pas maquiller ces photos pour en faire des messages, j'ai choisi de les prendre et de les conserver.




Comme je l'expliquais à l'instant, on trouve le comportement inverse. Cette femme m'a carrément demandé de la prendre en photo devant son stand. Je ne me suis pas fait prier, vous imaginez bien.




Le peuple Peul est une minorité ethnique du Bénin. Principalement dans le nord du pays, certains sont partis travailler (et vivre) au sud car les affaires y sont meilleures. Le nord bénéficie d'ailleurs peu du tourisme. Dans les seaux, du fromage Peul. Bizarrement, je trouvais que ça ressemblais à du steak haché mouillé, couleur blanc cassé… pareil, peu tenté.  :D Mais il paraît que c'est très bon. Ah oui, aussi. Les clans ont dans leur tradition de scarifier le visage à la naissance ou à l'adolescence, pour apposer la marque dudit clan. On reconnait donc les origines ethniques de la plupart des gens à leur visage. Leur nom indique également leur origine géographique.




Alors ça, c'est Mansourath (prononcer "Man-neuh-soulatou"), une petite du centre pour enfants ayant des problèmes aux jambes (CAORF). Adorable, mais un tempérament de feu, de chipie ! Une dure à cuire (on ne dirait pas, comme ça !). Photo prise par ma chérie !




J'aime beaucoup cette photo, qui me fait penser à Alice au Pays des Merveilles, sans trop savoir pourquoi. La personne apparaissant sur la photo est une ancienne collègue de travail (nous étions partis avec le CE), devenue aujourd'hui une amie.




Tradition oblige, pour marcher près de l'arbre sacré, il faut se déchausser (par respect). Oui, mais… il y avait des grosses chenilles avec des épines urticantes sur le dos ! Mais pas d'accident, ouf. (oui, je sais, on ne voit ni l'arbre ni les chenilles. Si ça intéresse du monde, je les posterai ensuite, sur demande)




Bon, je me suis laissé séduire par le côté insolite de la photo ^^






Cette tâche a lieu sous une petite paillote. Il y fait une chaleur étouffante.






C'est dans ce collège que j'ai donné des cours d'informatique et de français. Les élèves étaient adorables et hyper-attachants.


La bibliothèque était assez bien fournie, notamment grâce à la contribution d'une touriste belge qui a apporté son soutien pour la rénovation et l'alimentation en œuvres de cette bibliothèque.


C'est une commande qu'on lui a faite deux jours avant notre départ. Non seulement il peint bien, mais en plus il peint vite !

***
Bonus !
Je l’avais promis (désolé pour l’attente, FilterBox :p) : une vidéo retraçant un peu notre voyage et les activités sur place.
Il y en a pour 20mn environ, c’est en HD. A regarder avec le son, c’est mieux !
Tourisme solidaire : les yovos au Bénin !  (yovo : "blanc" en Fon, la langue parlée au sud du Bénin -Merci Altahine !)


Et comme toujours, je suis impatient de lire vos retours.Est-ce que ce type de voyage peut vous séduire ? En avez-vous déjà fait ? Qu’est-ce qui vous plaît ou vous déplaît ?  
Bref, comme d’hab’, laissez vos impressions  :)

19/07/2012 à 18:04

JonathanBailleul

Merci pour ton commentaire, ouiouiphoto :) Finalement, j'ai pu rajouter celles que je voulais. Peut-être d'autres à venir, s'il y a des curieux (ce qui ne semble pas trop être le cas pour le moment :D )
20/07/2012 à 00:59

Oxilus

Juste magnifique, merci pour ce voyage que tu vient de partager à l'instant en moi !  
Aucun reproche sur tes photos, elles sont toutes plus belles les unes que les autres, tu à vraiment beaucoup de chances d'avoir fait ce voyage.

Cordialement Oxi
20/07/2012 à 01:16

Oxilus

Juste magnifique, merci pour ce voyage que tu vient de partager à l'instant en moi !  
Aucun reproche sur tes photos, elles sont toutes plus belles les unes que les autres, tu à vraiment beaucoup de chances d'avoir fait ce voyage.

Cordialement Oxi
20/07/2012 à 02:40

altahine

Pour un retour parmi nous c'est un super retour !
En résidente au Bénin que je suis devenue je suis fan de ton carnet. Tes photos sont très belles, portraits et couleurs sont superbes, il y en a trop pour que je les commente une à une bien sûr, mais elles me parlent et montrent différentes facettes qui mettent en valeur ce pays trop méconnu et de ses habitants plutôt sympathiques dans leur ensemble. Bravo pour le tourisme solidaire, c'est un concept qui me tente de plus en plus.

Quelques réactions à tes explications :
tu es allé à Ganvié, passage quasi obligé, mais as-tu aussi visité les Aguégués, autre village lacustre tout près d'Adjarra(j'ai une photo ou deux qui ressemblent beaucoup à ta n°5 au fait) ?
Le troglo, c'est à Abomey ? Je ne connais pas encore cette ville royale.
As-tu (j'imagine que oui) entendu les enfants te chanter mille fois "yovo yovo bonsoir, ça va bien merci ! " ?
Pour le fromage peul (ou wagassi) c'est excellent consommé frit avec de la sauce, mais "frais" (ou pas) au bord de la voie, tu as raison, il ne vaut mieux pas tenter…
La rue sur la photo 18 est assez typique.
Une rectif' : le fon n'est pas la langue "officielle" (c'est le français) mais la langue la plus parlée dans le sud du Bénin.
Je m'en vais regarder ton film.

Merci pour ce partage, et vivement la suite.
20/07/2012 à 04:48

jeanm

Magnifique … vraiment un beau reportage, plein d'humanité.
Et puis quelles photos ! Je ne suis jamais allé au Bénin, mais par ce partage je peux voir comment les gens vivent là-bas, et le pays en général. Tu as réussi un superbe partage. 
Juste côté technique, est ce que tu traites tes photos ? Et si oui comment ? Car j'adore la netteté de tes photos, la luminosité et la fraîcheur qui s'en dégagent. 
Merci pour ce partage et dommage que tu ne sois resté que deux semaines, on aurait pu en voir plus   :)
20/07/2012 à 13:47

JonathanBailleul

@Oxilus : c’est un voyage particulier, loin des hôtels de luxe et des cars climatisés, mais ça fait tellement de bien, le contact avec la population, découvrir vraiment le pays, ses habitants… expérimenter les odeurs, se déplacer à vélo ou en zem (=zemidjan, taxis-motos), comme les autochtones. Merci pour ton commentaire, c’est une expérience à vivre si tu en as l’opportunité.
J’en profite pour préciser que nous avons payé le voyage, ce n’était pas un « échange humanitaire ». Nous sommes partis avec un organisme qui a reversé à peu près 30% du coût du voyage à l’économie locale.

@altahine : j’aime toujours autant tes interventions, riches de sens et d’informations. Merci pour ces compliments, merci pour ces corrections aussi. Pour les troglo, en fait ce sont des vestiges d’une guerre passée, à 20mn en zem d’Abomey. Je ne me rappelle plus le nom exact du lieu, mais l’endroit est plein de petites cavités dans lesquelles se glissaient les guerriers béninois lors d’invasions ennemies.
Effectivement, le « yovo yovo, bonsoir, ça va bien ? merci ! », on l’a entendu partout et tout le temps, c’est devenu une comptine entre nous, ainsi que d’autres expressions locales comme « Bonne arrivée ! ». 
Je n’ai pas visité d’autre village lacustre. Toutefois, près d’Adjarra, on a pris une petite pirogue pour traverser une étendue d’eau et découvrir un village où était fabriqué l’alcool de palme (le sodabi). Je ne sais pas si c’est de ce village dont tu parles, car ça ressemble peu à Ganvié : les maisons sont au sol, au sec.
As-tu pu voir la vidéo ? Qu'en penses-tu ?
J’ajouterai très bientôt quelques photos, par séries thématiques, je pense. J’en ai encore une bonne réserve sous le coude ;)

@jeanm : j’ai atteint mon objectif si j’ai pu véhiculer un peu l’ambiance de la vie locale :) Pour répondre à ta question sur la technique, oui, je traite mes photos. Je considère que c’est une étape indispensable à l’interprétation de l’image. Je n’utilise en tout et pour tout que deux logiciels :
  • Aperture, au sein duquel a lieu tout mon workflow, toute la post-production : développement des RAW, traitement, export des jpg HQ.
  • Irfanview, dont je me sers pour redimensionner en série mes photos sans perdre en qualité (désactivation du chroma color subsampling, par exemple, qui compresse la profondeur des couleurs et donne un résultat dégueu, mais aussi retrait des EXIF qui pèsent lourd – une photo de 200Ko en fait 600 avec tous les EXIF).

Mes traitements n’ont rien de commun avec ceux que l’on peut faire sous Photoshop ou tout ce qui est à base de filtres. Je me contente de jouer avec les courbes de niveau pour la dynamique, d’ajuster très précisément ma balance des blancs à ma convenance et d’apporter un peu de définition sélective aux zones de texture. Pour les photos de mariage ou beauté/portrait, je fais un peu plus que ça, mais pour les séries comme celle-ci, j’essaie de ne pas trop m’éloigner du fichier brut. 
Merci pour tes appréciations, c’est agréable à lire. Je m’efforce de gérer la lumière à la prise de vue, en revanche, sans quoi ça crée du bruit de luminance, ce qui est disgracieux et peu naturel.
Ne t’en fais pas, tu en verras plus d’ici peu :) Je compte revenir sur différentes étapes du voyage, cette série n’étant qu’un condensé.

@Sylkill : ton commentaire me ravit, d’autant que j’aime beaucoup ce que tu fais (notamment ta série nocturne). La vie là-bas est plus difficile qu’ici en termes de confort, mais au fond, je me demande s’il ne vivent pas mieux que nous, si on met de côté les problèmes de santé. C’est un pays dans lequel je n’ai pas vu de misère ni de mendicité, mais une pauvreté digne et une approche très philosophique de la vie (et de la mort). C’est vraiment un beau pays, je pense qu’on s’en rend compte dans la vidéo   :)

20/07/2012 à 13:55

VERO57

J'ai adoré ton reportage plein de respect et d'humanité.
Tes photos sont très très réussies.
Enfin bref J'ADORE…
Vivement les suivantes
20/07/2012 à 14:00

Mouche

Chouette carnet.
Il y a des styles différents dans tes photos, c'est intéressant.
9, 11, 21 et 22 sont de très beaux portraits, chacun transmettant qqchose différemment.
La photo des pêcheurs est sublime. Des messages doux et durs à la fois en un cliché. Très esthétique et parlant.

Quant à la photo de pieds… c'est bien mais… où est l'arbre sacré ! :)
20/07/2012 à 14:29

JonathanBailleul

@VERO57 : Merci Véro, ça me motive pour préparer la suite !  

@Mouche : J’ai essayé de panacher justement, je vois que tu l’as remarqué ;) Le portrait 11 n’est pas de moi mais j’aime l’image alors je me suis permis de poster dans le dos de ma copine !  Merci pour ton retour détaillé ! Quant à l’arbre sacré, je crois que dans la précipitation, je n’ai pas refait mes réglages (M) entre les vues, et sans avoir checké, je m’en suis allé avec des photos floues et mal réglées. Mais je vais revérifier ce que j’ai en magasin. En revanche, j’ai les chenilles piquantes :D
20/07/2012 à 15:26

altahine

JonathanBailleul a écrit :

La vie là-bas est plus difficile qu’ici en termes de confort, mais au fond, je me demande s’il ne vivent pas mieux que nous, si on met de côté les problèmes de santé. C’est un pays dans lequel je n’ai pas vu de misère ni de mendicité, mais une pauvreté digne et une approche très philosophique de la vie (et de la mort).





:|Je n'en dirais pas autant sur la misère et la mendicité… sans doute parce que je vis à Cotonou, et que toi tu es parti dans le cadre très particulier de l'humanitaire.
Il y a peut-être moins de misère et de mendicité que dans d'autres pays, ça je n'ai pas assez de recul et de connaissance pour juger, mais quand même.
Cotonou, devenue capitale économique du pays, connaît la croissance anarchique des grandes villes des pvd, et du coup elle attire énormément de monde dans l'espoir de pouvoir travailler. Hélas une immense partie de l'économie est parallèle, et bien des gens vivent dans une misère qu'on peine à imaginer, dormant dans la rue. Beaucoup de mendicité aux carrefours, souvent des infirmes (y compris des enfants), et sur la route des pêches entre Cotonou et Ouidah beaucoup d'enfants sur la plage n'hésitent pas à demander 100f aux yovos.

Je ne porte pas de jugement négatif en disant cela, je me plais bien au Bénin, et même si je ne partage pas les conditions de vie de la population locale, je suis aussi très loin des ghettos d'expat. J'essaie de garder les yeux ouverts et je vis "normalement". La vie est dure pour les Béninois dans l'ensemble, et la situation sanitaire laisse grandement à désirer. Tu as évoqué plus haut le fléau de la pollution par les sachets plastiques, qui est très frappant et désolant, mais il y a aussi tant à faire sur l'éducation à l'hygiène… et puis la condition de la femme béninoise, dans les villages (et même en ville, au marché de Tokpa par exemple) est peu enviable.
Evidemment, Cotonou n'est pas tout le Bénin, et ça change encore dans le nord par rapport à ce que tu as pu observer, mais c'est très intéressant de confronter les points de vue. :)

20/07/2012 à 15:58

altahine

Je viens de finir de ragarder ton film :) et je trouve qu'il rend bien compte de l'ambiance des rues, de l'état et du chargement improbables des véhicules et de l'état des routes aussi, de l'expérience un peu casse-cou qu'est le zem (surtout au début, après on s'habitue), de la chaleur humaine, des aléas (coupures d'eau… même si j'ai la chance de ne quasi pas en connaître à la maison), de la vitalité des enfants et de l'énergie des adultes… la bande-son est très chouette (pour chipoter, juste un bémol pour la chanson "Paris Bamako", puisque le Mali est un autre pays, mais bon…)
Le départ pour le retour a dû être très émouvant. Tu as des nouvelles depuis ? Tu repars en voyage solidaire ailleurs ?
20/07/2012 à 16:11

Karine

Un très joli reportage, des explications intéressantes, en gros, un carnet de voyage très bien construit. Les photos sont soignées et ont du sens.

Je trouve vos discussions avec Alta vraiment très intéressantes ! Participer à ce type de voyage, je ne sais pas, j'aurai voulu à un moment mais disons que j'ai choisis une vie ou je vais très peu pouvoir partir tout court. Mais en fait, je trouve pas ça dommage, je fais des choses qui ont un sens ici, comme l'agriculture (raisonnable et raisonnée) a un sens partout dans le monde, peu importe les pays, les traditions et en ce sens je voyage déjà.

Du coup, je me pose beaucoup de questions et lis toujours avec interêt les retours des personnes qui font ce genre de voyage ! Humainement, cela m'interpelle beaucoup. Car finalement, tous les gens qui voyagent disent que rencontrer des gens, ça enrichit, on dit qu'on rencontre des gens formidables, c'est la leçon de vie, tout ça. Sauf que ces gens formidables ne voyagent pas, ne connaissent pas les autres cultures, ils sont formidables seulement par leur… simplicité (je parle juste humainement, je ne parle pas pauvreté même si c'est souvent lié). Du coup ça me fait réfléchir !
Ce qui m'interesserait aussi c'est de voir ce qui se passe niveau agriculture là bas. Comme tout pays qui veut du développement, j'imagine que c'est le même problème que partout ailleurs, peut-être. On promet les emplois à la ville, importation des produits, baisse des prix des producteurs locaux, difficultés à vendre, difficultés à vivre… et paradoxalement, accroissement de l'utilisation des produits phytosanitaires pour plus de productivité, stérilisation des sols, pollutions, mortalités des gens, etc. Bref, le "développement". C'est fou les problèmes aussi dépassent les frontières et… se mondialisent.

En tous cas je trouve tout ça super intéressant !
20/07/2012 à 16:31

altahine

Karine a écrit :

Car finalement, tous les gens qui voyagent disent que rencontrer des gens, ça enrichit, on dit qu'on rencontre des gens formidables, c'est la leçon de vie, tout ça. Sauf que ces gens formidables ne voyagent pas, ne connaissent pas les autres cultures, ils sont formidables seulement par leur… simplicité (je parle juste humainement, je ne parle pas pauvreté même si c'est souvent lié). Du coup ça me fait réfléchir !


Absolument vrai Karine ! Je pense qu'on est sensible à une simplicité qu'on a perdue dans nos vies d'Européens citadins stressés et sans arrêt sollicités par une société de consommation affolante.
Karine a écrit :

Ce qui m'interesserait aussi c'est de voir ce qui se passe niveau agriculture là bas. Comme tout pays qui veut du développement, j'imagine que c'est le même problème que partout ailleurs, peut-être. On promet les emplois à la ville, importation des produits, baisse des prix des producteurs locaux, difficultés à vendre, difficultés à vivre… et paradoxalement, accroissement de l'utilisation des produits phytosanitaires pour plus de productivité, stérilisation des sols, pollutions, mortalités des gens, etc. Bref, le "développement". C'est fou les problèmes aussi dépassent les frontières et… se mondialisent.


Je ne me suis pas assez intéressée à la question pour te répondre, mais je pense que tes intuitions sont justes, encore que… le pays a un très fort potentiel agricole, que l'état affirme vouloir développer. Il existe une ferme pédagogique à Porto Novo : le centre Songhaï, qui accueille aussi des séminaires en tous genres et essaie de développer une agriculture respectueuse de l'environnement. J'ai entendu parler d'un projet similaire du côté de Cové, un peu plus au nord (quant à savoir quand il verra le jour…)
20/07/2012 à 17:05

JonathanBailleul

@altahine  : effectivement, le très intéressant commentaire de Karine m'a aussi fait penser au centre Songhaï, que nous avons visité une demi-journée durant. Je posterai quelques photos pour illustrer ce bel endroit, symbole de développement agricole et économique du Bénin.
Oui, nous avons régulièrement des nouvelles d'Arnaud, notre guide local, mais aussi de Sœur Alexandrine, de l'orphelinat d'Agnangnan. Comme je l'expliquais en introduction, nous avons lancé le projet du forage d'un puits, et les fonds étant réunis, ce projet a démarré récemment. Les nouvelles sont fraîches, elles ont environ deux semaines. Certains voyageurs "parrainent" aussi des enfants d'Abomey pour assurer leur scolarité et les soins dont ils sont amenés à avoir besoin.
Nous projetons à moyen-terme, ma compagne et moi, de réitérer l'expérience en Asie, cette fois. Vraisemblablement au Viêtnam, mon pays d'origine. Peut-être même en guise de lune de miel, qui sait ? ;)
P.S. : pour "Paris-Bamako", on avait hésité lors du montage, mais les paroles correspondant au message que nous souhaitions exprimer, nous l'avons intégrée.

@Karine : ton commentaire amène toute une réflexion et je partage ton point de vue sur le paradigme européen. Nous vivons véritablement à la recherche d'un âge d'or perdu, révolu, inaccessible dans notre environnement quotidien car il est très difficile de faire machine arrière sans changer de biotope. Et finalement, si j'ai bien compris (je suis passé sur ton site, indiqué en signature), tu es un peu dans ce modèle de simplicité et d'humanité malgré ta vie européenne. En quelque sorte, une preuve qu'il est possible de vivre autrement tout en étant épanoui(e).
Je ne renie pas pour autant mon mode de vie, dont les fréquents excès seraient souvent outrageants sur bien des points, en comparaison avec ceux décrits dans ce journal. Simplement, c'est la curiosité et l'envie de rester humain malgré tout qui me pousse, je crois, à entreprendre ce type d'expérience. Peut-être à défaut de trouver cette humanité dans mon quotidien, d'ailleurs.



21/07/2012 à 12:01

Karine

Merci pour ta réponse Jonathan ! Même si, je préfère le dire, mon commentaire n'émet aucun jugement, en fait je ne sais pas si humainement je suis capable de faire ce que tu as fait, tellement je suis sensible à tout ça.
Aucun jugement sur la vie non plus, à vrai dire, ma réflexion est vraiment un questionnement. Une sorte de recherche de vie justement, de sens, mais en aucun cas je ne me permettrai de juger la vie de quelqu'un mais je suis contente car il ne me semble pas que tu l'aies pris comme ça (parfois les gens croient que j'émet un jugement alors que c'est pas du tout ça).
Par contre, si ça amène la réflexion des gens sur leur propre vie, pourquoi pas ! Je l'ai aussi souvent, d'ailleurs, bien consciente que je me dirige vers quelque chose, mais que je n'y suis pas encore (quand j'y serai, vous ne me verrez plus ici :P).
En ce sens ta réflexion est très intéressante, et tu réponds bien à la question que je me pose sur ce que viennent chercher les gens qui font des voyages de ce type. Finalement, c'est une vide qu'il faut combler, tellement triste de ne pas trouver cela autour. Enfin ça existe, j'ai trouvé même en France des gens fantastiques et "simples", mais le problème, c'est qu'ils sont rares !

Je vais aller voir votre lien sur la ferme pédagogique, c'est vrai que la tendance est plutôt à ce genre d'initiatives, même si la réalité du pays doit être tout autre (et ça, c'est valable partout, même en France, pays développé, on est bien loin d'une réelle prise de conscience). Ma question sur l'agriculture, j'ai commencé à me documenter, ça semble assez complexe comme sujet, comme un peu partout aussi finalement.

Encore merci pour ce partage, j'attends les autres photos du coup :)
03/08/2012 à 16:21

JonathanBailleul

Allez, on attaque la Ferme Songhaï !





















03/08/2012 à 16:38

minami_o

Merci Jonathan pour cet excellent carnet de voyage !
Les photos sont superbes, et les explications et différents commentaires très instructifs :-y
03/08/2012 à 20:13

JonathanBailleul

Merci pour vos commentaires !

Voilà la bestiole (qu'en tant que gros profane, bien qu'admiratif des entomologues, je suis incapable d'identifier) :


@filterbox : tu as vu la vidéo ?
03/08/2012 à 23:21

zen

Je n'ai pas tout lu, j'ai plus regardé tes photos qui me donne encore plus envie d'aller en afrique. C'est mon rêve d'y aller. Les photos sont belles, j'en préfère plus d'autres que certaines mais voilà j'aime.
Quelle chance ;(
06/08/2012 à 16:12

JonathanBailleul

Hello, c'est réparé (j'ai eu un petit souci technique avec mon hébergement) :)
08/08/2012 à 18:24

soso974

bonsoir Jonathan
quel superbe carnet de voyage ! et tes photos sont superbes, pleines de couleurs et de vie, merci pour ce maginfique dépaysement :)
08/08/2012 à 23:05

jeanm

Les photos suivantes sont toutes aussi belles. Merci pour l'explications sur ton PT. On veut la suite ! :)
10/08/2012 à 14:57

JonathanBailleul

Merci à tous pour vos gentils retours. Je ne peux que recommander ces terres accueillantes à tous ceux qu'elles intriguent comme à ceux qu'elles intimident. Vous redeviendrez humains dans toute la simplicité du terme, le temps de quelques échanges, et ça fait du bien !

Aujourd'hui, je partage avec vous une petite série sur Ganvié, la cité lacustre. 9 images dans l'espoir de restituer l'ambiance du lieu.



















Au plaisir de lire vos réactions :)
10/08/2012 à 15:10

minami_o

Belle suite !
Certaines ont retenu mon attention : la 38, sublime, à encadrer, la 40, très sympa aussi, et la 43, pleine de charme et rafraichissante quand il plombe dehors ;)
10/08/2012 à 15:27

JonathanBailleul

@minami_o : j'avoue que j'aime bien la 38, mais c'est grâce au gosse ! Merci pour ton commentaire :)