D'après les Suisses la photographie c'est pas de l'art
-
Pose partage
-
Forum
-
Le troquet des Pose partageurs
-
D'après les Suisses la photographie c'est pas de l'art
16/09/2016 à 03:20
Fernand Raynaud l'avait bien dit pour certains douaniers mais, sans vouloir parler d'une histoire douloureuse, les Suisses ont été moins regardants en 39-45 bien qu'il ne s'agisse pas de photos :-g
Comme je n'aime pas du tout ce pays, je laisse mes Louis d'or au Liechtenstein et vais acheter mon chocolat en Belgique, non mais !
29/09/2016 à 22:01
Il n'y a que depuis quelques années que certains photographes ont réussi à toucher des prix pour leur travail comparable à ce que touchent certains peintres. Mais en fait, je n'en connait que deux ;(
Je dois dire aussi que cela m'a étonné car je pensais que le numérique allait tuer les quelques avancées que la photo avait réussi à faire dans le monde de l'art.
29/09/2016 à 22:52
Pour l'administration fiscale, en France comme en Suisse la notion d'œuvre d'art est toute simple : il faut qu'il y ait unicité. La photo pose donc un problème qu'on peut taxer de génétique puisqu'il s'agit de sa première caractéristique qui est la reproduction à l'identique de l'original.
Le fisc a quand même concédé un statut fiscal particulier aux photographies numérotées et limitées en nombre à 30 exemplaires tous formats confondus qui seule t donnent à leur auteur un statut d…Auteur
Le code NAF des auteurs est le 90.03 B (autre création artistique)
29/09/2016 à 23:02
PhotodechezPierre a écrit :
Il n'y a que depuis quelques années que certains photographes ont réussi à toucher des prix pour leur travail comparable à ce que touchent certains peintres. Mais en fait, je n'en connait que deux ;(
Je dois dire aussi que cela m'a étonné car je pensais que le numérique allait tuer les quelques avancées que la photo avait réussi à faire dans le monde de l'art.
On peut pas raisonner par le prix d'un artiste, l'art c'est autre chose…
Tiens pourquoi donc tu dis que le numérique allait tuer les avancées de la photographie dans l'art ? L'art dans la photographie qui a trouvé son berceau dans la chimie, peut très bien vivre son chemin dans le numérique.
30/09/2016 à 02:22
Martin D a écrit :
[quote="PhotodechezPierre"]Il n'y a que depuis quelques années que certains photographes ont réussi à toucher des prix pour leur travail comparable à ce que touchent certains peintres. Mais en fait, je n'en connait que deux ;(
Je dois dire aussi que cela m'a étonné car je pensais que le numérique allait tuer les quelques avancées que la photo avait réussi à faire dans le monde de l'art.
On peut pas raisonner par le prix d'un artiste, l'art c'est autre chose…
Tiens pourquoi donc tu dis que le numérique allait tuer les avancées de la photographie dans l'art ? L'art dans la photographie qui a trouvé son berceau dans la chimie, peut très bien vivre son chemin dans le numérique.[/quote]
Bien sur que l'art c'est pas le prix mais ça fait plaisir de voir qu'un photographe arrive à tirer des prix valables de ses oeuvres.
Quant à ta question, la réponse est plus ou moins dans ce que dit cocagne. La reproduction trop facile de l'objet. Ca n'était pas la première objection des collectionneurs mais c'est assez vite devenu la plus importante. La première, c'était la durée de vie d'un tirage.
Avec l'arrivée du numérique, nous repartons un peu à zéro car 1/ je pense que la reproduction est encore plus facile qu'en photo argentique, et 2/ quelle est la durée de vie d'un tirage ? Donc je pensais que c'en était fini de la photo d'art vendue. La photo d'art, il y en aura toujours mais pourra-t'elle se vendre ?
C'était pas facile avant et je pense que ce doit être plus compliquer aujourd'hui.
30/09/2016 à 08:23
En soit ce n'est pas gênant que de ne pas avoir de statut d'autant qu'une œuvre d'art à sa propre autonomie qu'elle n'existe autant sinon plus si on la regarde avec le bagage culturel nécessaire, enfin devrait avoir car souvent des mécanismes sociétaux complexes ont réussi à associer l'auteur et l'œuvre pour mieux en contrôler la légitimité et surtout le rôle économique.
30/09/2016 à 12:50
cocagne a écrit :
En soit ce n'est pas gênant que de ne pas avoir de statut d'autant qu'une œuvre d'art à sa propre autonomie qu'elle n'existe autant sinon la regarde avec le bagage culturel nécessairement, enfin devrait avoir car souvent des mécanismes sociétaux complexes ont réussi à associer l'auteur et l'œuvre pour mieux en contrôler la légitimité et surtout le rôle économique.
J'avoue que c'est beaucoup pour ça (les mécanismes sociétaux) que je suis parti/resté aux US. Je n'aimais pas trop les milieux de l'art en France. J'avais oublié un peu mais, avec une voisine artiste peintre, je réapprend pourquoi je n'aimais pas.
30/09/2016 à 14:19
Pour la durée de vie des tirages c'est un faux problème je trouve…
En 2016 c'est plus un problème les fabricants de papier pour tirage jet d'encre commercialise des papiers qui tiennent la route idem pour les encres et pour les collectionneurs inquiets reste la solution Lambda, c'est à dire à partir d'un fichier numérique faire un tirage sur du papier argentique baryté…
Pour la multiplication des tirages, c'est dans l'essence même de la photographie, qu'elle soit argentique ou numérique, maintenant il est vrai que avec le numérique c'est très facile, au temps de l'argentique c'était facile et une attente supplémentaire.
Je pense qu'il faut pas se tromper de cible, c'est pas le numérique qui est en cause mais son utilisation à tout va, en argentique c'était déjà un peu le cas mais très vite freiné par le cout. C'est plus un phénomène de société que de technique de reproduction, mais ça c'est une autre histoire…
30/09/2016 à 14:40
Je parlais du point de vue des collectionneurs. Pas du mien.
Tout à fait d'accord que la durée de vie d'un tirage est un faux problème mais, il est un vrai problème pour les collectionneurs. Et malheureusement ce sont eux qui permettent à un artiste de vivre ou non de son travail. Eux et les galeristes, mais ceux-là sont un autre problème.
A l'époque où j'essayais de vivre de mon art, je faisais de la photo et de la peinture. Je passais plus de temps en photo, mon premier amour, mais j'ai vendu plus de toiles… alors que je trouvais mon travail photo beaucoup plus intéressant que mes toiles :-s
Comble de l'ironie, j'ai même vendue une toile qui n'était qu'un exercice de mon cours de "design".
30/09/2016 à 14:48
PhotodechezPierre a écrit :
Je parlais du point de vue des collectionneurs. Pas du mien.
Moi aussi ;)
30/09/2016 à 18:26
tu es collectionneur Martin ?
30/09/2016 à 18:33
cocagne a écrit :
tu es collectionneur Martin ?
Non ! puis je n'aurai pas les moyens, je disais juste qu'a propos des collectionneurs qu'ils ont des solutions pérennes pour assurer la longévité des tirages.
01/10/2016 à 22:21
Cette notion de collection est ressortie hier dans un reportage sur ces toiles volées qu'on retrouve dans un double plafond d'un restaurant louche ou de la villa d'un gros homme " d'affaires "
On en est au point depuis un bon moment maintenant où ces objets d'art, invendables tant ils sont connus, ont pris le statut de fond de garantie dans les transactions de mafieux ou de trafiquants, Peu importe pour eux ce qu'elles représentent ils n'ouvrent parfois l'emballage que je temps d'une expertise rigoureuse mais rapide et le referment aussitôt pour le stocker.
C'est d'ailleurs ce phénomène, complètement déconnecté de ce que nous humbles citoyens pouvant penser de l'art qui conduit en parallèle une bonne partie du marché.
Regrettes tu que la photo échappe à cette engeance ?
Il y a d'ailleurs une forme de code non écrit des grandes enchères qui crée ce marché déconnecté mais qui fonctionne comme fonctionnait les stocks de morues un peu partout en Europe qui servaient de fond de garantie aux débuts de la double compta lombarde et des villes hanséatiques remplaçant en cela le sel.
Je me demande si ce n'est pas plutôt la qu'il faut chercher cette étrange hypertrophie du marché de l'art.
02/10/2016 à 10:36
Beaucoup d'artistes aiment taper sur les collectionneurs. Je ne suis pas de ceux-là. Sans eux, où en serait l'art ?
Et chez les collectionneurs, comme dans beaucoup d'aspects de la vie, il y a le mauvais comme tu en parles mais aussi le bon dont tu ne parles pas.
J'ai connu le premier au travers d'un oncle collectionneur qui gardait des fichiers incroyables sur les artistes… pour guider ses achats dont la grande majorité finissaient dans son grenier où plus personne ne pouvait les voir. Spéculation.
Je connais aussi le second au travers de gens comme Dorothy et Herb Vogel. Lui travaillait pour la poste, elle pour une bibliothèque et ils ont assemblés une des plus grandes collection d'art moderne au monde. Vivant à New York avec des moyens assez modestes, ils n'avaient pas un très grand appartement et on finalement décidés de se défaire de leur collection. Si je me souviens bien, il aura fallu entre 7 et 10 semi-remorques pour tout emmené.
Cette collection valait bien sur une fortune mais ils n'ont pas toucher un sou… Non, ils l'ont donné. Leur seul voeux était que la collection ne soit pas éparpillée et ça n'a pas été facile parce que même les plus grands musées n'ont pas toute la place du monde pour le stockage d'une collection aussi massive.
Voilà un exemple extrême à l'opposé du tien. Et, si ça intéresse quelqu'un il y a un documentaire à leur propos qu'on doit encore trouvé sur la toile : "Herb & Dorothy". Par contre, si je me souviens bien, il n'existais qu'en anglais.
02/10/2016 à 16:41
Ca fait toujours du bien au cœur de savoir que des gens comme ce couple existent.
De toutes manières la première condition d'existence d'une oeuvre d'art, en dehors de son auteur bien sur, est qu'elle soit visible ou non ! Qu'on sache qu'elle est visible quelque part.
03/10/2016 à 10:28
Ce couple est toujours l'exemple que je prends pour illustrer le bon coté des collectionneurs, il est énorme.
Mais, bon, si tu vas voir le documentaire, tu vas être un peu déçu par un aspect de cette collection. Chez eux, comme tu peux l'imaginer avec une collection aussi énorme dans un petit appartement, on en voit qu'une toute petite, petite partie. Même le musée qui l'a récupérée ne peut pas tout montrer en même temps.
En même temps, il faut être réaliste. Depuis le temps que les musées collectionnent, ils ont beaucoup trop de stock pour pouvoir tout montrer. Mais il faut espérer que ces musées fassent tourner ce qui est exposé et qu'on arrive tout de même à tout voir, éventuellement.
25/11/2018 à 18:32
Salut,
Je trouve le titre de ce topic un peu tapageur. Ce n'est pas parce que la Suisse ajoute 7.7% de TVA sur la photographie d'art que la photographie n'est pas considérée comme de l'Art en Suisse. On considère qu'il y a davantage de mouvements mécaniques / électroniques dans la création d'une photo que dans la création d'une peinture ou d'une sculpture, toutes deux créés main. C'est uniquement cette raison qui permet aux douanes de demander la taxation. Depuis peu, les oeuvres d'art sont aussi taxées sur la marge lors de l'importation en Suisse. Néanmoins 7.7% c'est une TVA assez light. Et l'art se porte très bien en Suisse y compris la photographie. (Surtout depuis que les banques vont dans l'intérêt négatifs) C'est valable pour l'or les gemmes et les choses qui ont une vraies valeur. Sa progression en termes financiers suit la même courbe que l'art contemporain. C'est loin d'être un parent pauvre. Des galeries d'art sont même vouées à la photographie en Suisse. Notre collectif de photographes est représenté par une galerie d'art de photographies à Carouge Genève. - lien supprimé - Et on y trouve mieux notre compte qu'ailleurs.
tchuuus
10/08/2019 à 20:31
Mais après tout, une chose, qu'elle soit ou pas de l'ART, ne rest-il pas une affaire d'interprétation de chacun ?