cocagne a écrit :
il faut aussi se demander si son staut de salarié et surtout le fait que ses publications soient le fruit d'un contrat entre lui et son employeur ne modifient pas leur champ d'application.
(…)
On ne peut pas sur le plan de l'éthique vivre d'un salaire qui est donné en échange d'un travail fusse t il intellectuel et de création, création de savoir en l’occurrence, puis ensuite fermer l'accès à ce savoir sous certaines conditions, on n'est pas loin de la culture du backschich la.
Mais je ne crois pas que ce soit l'esprit de la question de cet enseignant il voudrait sans doute et sans plus, lors de contrôles, être certains que ses élèves n'auront pas accès en discrétion aux cours
Alors là juste une petite intervention, parce que ça fait plusieurs fois que je vois resurgir cette remarque des uns et des autres, mais on n'est pas tout à fait, à mon sens, dans ce type de contrat que vous évoquez et sur le modèle que vous convoquez. Il ne s'agit pas juste d'être "payé pour" produire CE type de document.
Concernant les missions du professeur, je vous renvoie pour la plus grande précision à
ce texte officiel dont je me permets de vous copier un extrait car la lectre extensive en est assez longue :
Le professeur exerce son métier dans des établissements secondaires aux caractéristiques variables selon le public accueilli, l'implantation, la taille et les formations offertes. Sa mission est tout à la fois d'instruire les jeunes qui lui sont confiés, de contribuer à leur éducation et de les former en vue de leur insertion sociale et professionnelle. Il leur fait acquérir les connaissances et savoir-faire, selon les niveaux fixés par les programmes et référentiels de diplômes et concourt au développement de leurs aptitudes et capacités. Il les aide à développer leur esprit critique, à construire leur autonomie et à élaborer un projet personnel. Il se préoccupe également de faire comprendre aux élèves le sens et la portée des valeurs qui sont à la base de nos institutions, et de les préparer au plein exercice de la citoyenneté.
Dans le cadre des orientations et des programmes définis par le ministre chargé de l'Éducation nationale, des orientations académiques et des objectifs du projet d'établissement, le professeur dispose d'une autonomie dans ses choix pédagogiques.
Cette autonomie s'exerce dans le respect des principes suivants :
- les élèves sont au centre de la réflexion et de l'action du professeur, qui les considère comme des personnes capables d'apprendre et de progresser et qui les conduit à devenir les acteurs de leur propre formation ;
Donc même si je m'interroge sur les tenants et aboutissants de la question posée par Tracer, il n'a aucune obligation contractuelle de produire ces documents, c'est le fruit d'un choix qui relève de sa liberté pédagogique. Et je ne suis pas sûre effectivement que tout le monde mesure ce que ça implique, d'investissement et de temps passé, de construire des supports adaptés aux élèves. Soit dit en passant. Donc je comprends que Tracer souhaite voir son travail respecté. Là où je n'ai toujours pas compris, faute de retour de sa part, ce qui a l'air de le gêner un max dans le fait que les élèves photographient, c'est en quoi ça s'assimile à un vol de son travail.
C'est un peu comme quand je veux prendre une photo de rue au Bénin et que la bonne dame du coin me saute dessus sous prétexte que je
pourrais me faire de l'argent en éditant des cartes postales, donc la léser… Bon ok la différence c'est que la rue ni les bâtiments ne lui appartiennent mais quel profit un élève peut-il faire d'une photo au téléphone d'une affiche scolaire ? (sachant que le plus souvent il ne "relira" même pas sa photo, pas plus que son cours, faut pas rêver croyez-moi ;)).
cocagne a écrit :
Sais tu que un architecte est en théorie en droit de s'opposer à ce que tu modifie ta maison qu'il a dessiné et que tu as payé pour cela ?
Oui et je sais très bien aussi, pour avoir exercé dans un établissement scolaire fraîchement rénové (en dépit de tout bon sens, d'ailleurs : un exemple parmi tant d'autres : de la moquette dans toutes les salles, y compris celles d'arts plastiques et de sciences…) que certains architectes ne se privent pas de faire valoir ce droit en interdisant pendant deux ans minimum aux professeurs d'afficher la moindre production d'élèves ou autre support pédagogique (ou contenus culturels tels que reproductions) sur les murs, par respect pour leur droit à la propriété intellectuelle sur leur oeuvre… :-s Donc en effet y'a parfois des abus…