LSH
Photographier des gouttes, cela est tout à fait possible sous un robinet, un goutte à goutte, etc…
Cela demande un APN et un flash (éventuellement capable de se synchroniser à haute vitesse), et un peu de chance entre le lâché et la prise de vue. Mais la proportion du nombre de clichés "réussi" est assez élevée.
En revanche, photographier une collision entre deux gouttes, simplement à l'aide d'un appareil et d'un flash, relève de l'ordre du peu probable.
La rencontre est rapide, fugace, presque invisible à l'œil nu, et même avec un bon APN, la proportion entre le facteur chance et la photo réussie, commence à prendre des proportions étonnantes…
Il faut donc provoquer un peu cette chance avec un peu de matériel et la technique de l’open-flash :
Une ou plusieurs électrovannes fixées en hauteur sur un bâti, surmontées de réservoirs accueillant la soupe, qui lâcheront des gouttes plus précisément dans le temps qu'un simple goutte à goutte.
Ces électrovannes sont reliées à un PC via un système électronique (le plus simple même à fabriquer en ce moment est celui présenté par Patrice Champey sur son site et son forum (mon installation actuelle vient de là).
Une fois reliées les électrovannes, l'électronique et l'ordinateur, il faut également de quoi piloter tout ça.
Stephan Brenner en a développé un très simple mais suffisamment complet et efficace pour débuter et progresser.
Après tout est question de réglages entre les différentes gouttes, leur taille, le moment où elles tombent et le déclenchement d'un côté de l'APN, de l'autre du flash.
Comment ? Le flash n'est pas commandé par l'APN ?
Non, relisez bien, le début, nous avons parlé d’open-flash…
Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ?
Rien de bien méchant et très compréhensible et réalisable par tous.
L’open-flash est une technique qui consiste à faire la photo dans le noir, (après avoir fait la mise au point de jour), laisser l'appareil déclenché en pause longue (de 1/2 secondes à plusieurs secondes) et de déclencher le flash à un moment précis, venant ainsi figé une action simplement et très rapidement par l'éclair du flash éclairant la scène.
L'éclair du flash pouvant, suivant sa puissance, éclairer la scène entre 1/200 sec à 1/20000 pour certains. Vitesses qu'atteindront difficilement les APN, à moins de ne pouvoir s'offrir des caméras haute vitesse à plusieurs centaines d'images secondes (voir plus)
Cette technique, peut-être utilisée pour beaucoup de photos (splash dans l'eau, collisions d'objet, explosion, etc …)
En combinant le déclenchement du flash à partir d'un émetteur, rien n'empêche l'utilisation de plusieurs flash (1, 2 ou 3). Par contre, attention lorsque l'on en utilise plusieurs de bien prendre les mêmes modèles. Ils ne réagissent pas tous à la milliseconde près et créent parfois de légères images fantômes, comme exposées deux fois. Et même des modèles identiques ne garantissent pas…
Mais au fait, on a parlé de soupe… Je fais comme celle de grand-mère : poireaux, carottes, pommes de terre ?
En fait, on utilise très peu d'eau pure, mais bien souvent des mélanges : certains utilisent de l'eau + de la glycérine, ou alors des additifs pour épaissir l'eau (gomme de guar ou de xanthane). Pour ma part c'est ce dernier mélange que j'utilise. La glycérine n'étant pas des plus donnée.
ATTENTION les gélifiants ne sont pas conseillés. Nous parlons d'épaissir les liquides
Le mélange pourra être plus ou moins épaissi suivant ce que l'on cherche, et chaque électrovanne pourra avoir son propre mélange.
Concernant les colorants, il y a les alimentaires, mais aussi (et je prends ceux là) les encres aquarelles. Elles ont l'avantage d'avoir une palette très large sur les différentes couleurs que l'on peut trouver en magasin ou sur le net voir même du blanc pour opacifier la soupe, et donner des teintes pastelles.
Après, c'est à vous de jouer. Trouver d'abord comment et avec quel réglages vos gouttes feront des colonnes hautes, puis, à mesure ajouter une gouttes, puis deux. Varier vos liquides (eau, huile, etc…), vos réglages pour avoir des colonnes plus ou moins hautes, des lumières différentes (1, 2, 3 flashs), des gélatines de couleurs…
Dans ce genre de séance photo, les exifs ne compte pas ou peu. Les seuls que vous pouvez avoir à régler, ce sont l'ouverture pour obtenir une plus ou moins grande profondeur de champ, et les isos pour une photo plus ou moins exposer. Le reste n'est que question de réglage du déclenchement d'électrovannes, d'APN et de flash. La moindre milliseconde ayant son importance.
Une part de mystère quand à l'arrivée de la photo et la sculpture formée demeure jusqu'au moment du flash
Une fois la séance finie, n'oubliez pas de nettoyer correctement vos électrovannes, sinon elles risquent de se coller, ou de moins fermer la prochaine fois.
Au plaisir de vous lire… S'il vous manque des explications, je rajouterais à mesure des questions.
quelques photos ici, d'autres sont visibles sur mon site www.meetwater.fr