03/11/2011 à 19:52
jp80
Louis Bertignac était samedi dernier la tête d'affiche des Virées francophones, un festival sympa et dynamique organisé depuis six ans par une équipe de passionnés de bonne musique (allez jeter un œil sur le facebook de l'association FaProd, que je remercie encore une fois pour son invitation et son accueil chaleureux !).
Au programme, pas de Simulations pour le Pro du rock'n roll sur les 22m² (et quelques) de la scène du théâtre des Miroirs : un retour aux sources musclé, de bons riffs électriques, des watts à gogo et le cœur de Louis sur un plateau. Un grand moment de rock (et de blues…) un peu intime, dans une toute petite salle, un vrai bonheur qui m’a rappelé un certain concert à Magny le Hongre en avril 2005…
Une fois n'est pas coûtume, je vous propose une série noir et blanc de ce live ! Pourquoi du noir et blanc ? Parce que cet album Grizzly est vieux, au fond. Parce qu'il aurait pu être la suite naturelle du tout premier Téléphone. Parce qu'avec cet opus, Bertignac renoue avec ses toutes premières amours, ses toutes premières expériences, avec Page, avec Jagger, avec Hendrix, bref, avec la grande époque du rock à riffs.
1. Pour un petit chouiya de basse en plus…
17h45, début des balances. C’est toujours très intéressant d’avoir la chance d’assister aux balances d’un artiste. En tant que photographe, parce que les réglages et les essais lumières font découvrir tout une palette de subtilités, un condensé de l’éclairage du concert à venir (de quoi observer et se préparer pour le show). En tant que musicien, c’est aussi l’occasion d’observer le travail d’une équipe : techniciens, ingénieurs, régisseurs, roadies, et… musiciens. L’occasion aussi de découvrir une des faces souvent méconnue de Berti : sous ses airs nonchalants, le rocker est en fait extrêmement pointilleux sur le son. Lunettes sur le nez, il essaie, règle, ré-essaie, re-règle. Le Vox AC30 a laissé la place à un Top Hat toujours placé à distance règlementaire au fond de la scène, le boss arrive toujours avec sa vieille SG bricolée à la main, bien décidé à trouver le son !
2. Le cœur ouvert, sur un banc, la chemise arrachée…
Mi-temps de concert. Chez Bertignac, ça veut dire à peu près 1h30 de rock (point commun avec son vieux compère Jean-Louis Aubert, on n'économise pas ses forces sur les planches : même sous la chaleur, même fatigué, on a droit à ses 3 heures de show !). Mi-temps, disais-je, et interlude acoustique. Quelques verres de trop dans le sifflet (faute avouée est à moitié pardonnée…), Louis chausse sa vieille Gibson Hummingbird acoustique et part pour un moment d'improvisation aux petits-oignons. Tout y passe, quelques réminiscences d'un hôtel en Californie dont on ne se souvient plus vraiment bien des paroles (qu'importe, la musique est si bonne…), le « zizi tout doux » des chevaux sauvages londoniens et la fameuse Love in Vain sauce Louis qui nous avait déjà tant émus sur le Live 96'. Ce n'est qu'un début. Le patron finit par s'assoir comme un brave sur son « tabouret bar », loin du micro, nous envoyer un genre de « Métro c'est trop » instrumental (nostalgie téléphonique quand tu nous tiens…) avant de partir sur une super impro qui a vite mis tout le monde d'accord, bouche ouverte. Quel moment ! Rien que pour ça, j'aurais fait le déplacement.
3. Le grand ordinateur
Réponds. Dis moi qui j'suis. Ombres et lumières, silhouettes musicales, avatars guitaristiques et vrai guitar hero… Des morceaux à riffs comme « Le grand ordinateur » semblent vraiment taillés pour la scène, pour le live… Mais pas que. Les textes de l'album, écrits en collaboration avec Boris Bergman (aussi parolier de son pote Paul Personne, d'Alain Bashung ou encore de Maxime Le Forestier) comblent aussi ceux qui aiment les chansons qui parlent et qui racontent des choses, qui envoient des images, dans lesquelles on peut se retrouver, lire sa propre histoire…
4. Tziganes et grizzly
Retour aux sources. Le tout dernier opus de Louis Bertignac, Grizzly, est un vrai disque rock. Du rock poilu et de la sueur, avec de gros riffs bien pêchus, des sonorités décapantes et des rythmiques puissantes. Un truc qui lui ressemble en fait : « Ça c'est vraiment moi », dit-il à propos de ce nouveau disque (et de cette nouvelle tournée). « Ça », c'est du rock blues ou la guitare est au centre du débat, enregistré « comme ça vient » en un week-end presqu'à l'improviste, pour que ça sonne comme du live. Quand on connait la bête on sait à quoi s'attendre, mais à en croire l'air abasourdi de mon voisin de concert samedi dernier (qui ne connaissait Berti « que » comme l'ex-guitariste de Téléphone), quand on est nouveau sur la planète Bertignac, on prend vite sa claque. « T'avais raison, ça déchire » me confiait-il au bout du deuxième morceau !
5. Trop longtemps après Longtemps…
Depuis 2005, on attendait le suivant… On se demandait ce qui allait donner suite aux mélodies posées et rocailleuses de cet album aux lunettes noires. C'est finalement un retour aux sources, plus électrique que sucré (Louis t'arrache pas !), que nous balance à la tronche ce Grizzly tour. On n'appelle pas ça tourner le dos à son passé, mais poursuivre sa route et trouver sa voie, notamment sur les conseils de Martin Meissonnier qui en a vu d'autres. Louis le dit lui même : c'est le disque le plus rock de sa vie, le plus sauvage, c'est aussi ce qu'il a toujours aimé et su jouer. Sans jamais avoir l'audace d'en faire tout une galette. Maintenant, c'est fait !
6. New Power Trio
Après la tournée 96', Louis avait fait le choix d'une formation réduite, avec une guitare très présente (hum…), et s'était entouré de Cyril Denis le vieux fan de Téléphone (basse) et Hervé Koster (batterie). C'est avec le même genre de formation qu'on le retrouve sur la tournée des grizzlys, sorte de new power trio : c'est à présent Marco Bravin et Eric Lebailly qui accompagnent le boss et le suivent dans ses éternelles improvisations…
7. Vas-y guitare, pleure comme Jimi Hendrix
Hommage à ses idoles de toujours… Le Grizzly Tour s'est doté de 4 jolis panneaux lumineux, sur lesquels défilent des images au gré des chansons. Sur Vas-y guitare, le fameux titre de l'album Elle et Louis que tout bon fan de la première heure qui se respecte attend avec impatience lors de chaque live, Louis fait pleurer son amour de toujours à la manière des plus grands gratteux rock de tous les temps : Jimmy Page, George Harrison ou encore Keith Richards, sans oublier Jimi Hendrix et sa wah wah sanguinolente…
Pour aller un peu plus loin et vraiment « comprendre » ce disque et l'évolution récente de la carrière de Bertignac, je vous conseille (en plus d'aller voir Bertignac en concert et d'acheter son dernier disque, ça va de soi !), de regarder l'interview réalisée par Rod Maurice à l'occasion de la sortie de l'album Grizzly.
Au programme, pas de Simulations pour le Pro du rock'n roll sur les 22m² (et quelques) de la scène du théâtre des Miroirs : un retour aux sources musclé, de bons riffs électriques, des watts à gogo et le cœur de Louis sur un plateau. Un grand moment de rock (et de blues…) un peu intime, dans une toute petite salle, un vrai bonheur qui m’a rappelé un certain concert à Magny le Hongre en avril 2005…
Une fois n'est pas coûtume, je vous propose une série noir et blanc de ce live ! Pourquoi du noir et blanc ? Parce que cet album Grizzly est vieux, au fond. Parce qu'il aurait pu être la suite naturelle du tout premier Téléphone. Parce qu'avec cet opus, Bertignac renoue avec ses toutes premières amours, ses toutes premières expériences, avec Page, avec Jagger, avec Hendrix, bref, avec la grande époque du rock à riffs.
1. Pour un petit chouiya de basse en plus…
17h45, début des balances. C’est toujours très intéressant d’avoir la chance d’assister aux balances d’un artiste. En tant que photographe, parce que les réglages et les essais lumières font découvrir tout une palette de subtilités, un condensé de l’éclairage du concert à venir (de quoi observer et se préparer pour le show). En tant que musicien, c’est aussi l’occasion d’observer le travail d’une équipe : techniciens, ingénieurs, régisseurs, roadies, et… musiciens. L’occasion aussi de découvrir une des faces souvent méconnue de Berti : sous ses airs nonchalants, le rocker est en fait extrêmement pointilleux sur le son. Lunettes sur le nez, il essaie, règle, ré-essaie, re-règle. Le Vox AC30 a laissé la place à un Top Hat toujours placé à distance règlementaire au fond de la scène, le boss arrive toujours avec sa vieille SG bricolée à la main, bien décidé à trouver le son !
2. Le cœur ouvert, sur un banc, la chemise arrachée…
Mi-temps de concert. Chez Bertignac, ça veut dire à peu près 1h30 de rock (point commun avec son vieux compère Jean-Louis Aubert, on n'économise pas ses forces sur les planches : même sous la chaleur, même fatigué, on a droit à ses 3 heures de show !). Mi-temps, disais-je, et interlude acoustique. Quelques verres de trop dans le sifflet (faute avouée est à moitié pardonnée…), Louis chausse sa vieille Gibson Hummingbird acoustique et part pour un moment d'improvisation aux petits-oignons. Tout y passe, quelques réminiscences d'un hôtel en Californie dont on ne se souvient plus vraiment bien des paroles (qu'importe, la musique est si bonne…), le « zizi tout doux » des chevaux sauvages londoniens et la fameuse Love in Vain sauce Louis qui nous avait déjà tant émus sur le Live 96'. Ce n'est qu'un début. Le patron finit par s'assoir comme un brave sur son « tabouret bar », loin du micro, nous envoyer un genre de « Métro c'est trop » instrumental (nostalgie téléphonique quand tu nous tiens…) avant de partir sur une super impro qui a vite mis tout le monde d'accord, bouche ouverte. Quel moment ! Rien que pour ça, j'aurais fait le déplacement.
3. Le grand ordinateur
Réponds. Dis moi qui j'suis. Ombres et lumières, silhouettes musicales, avatars guitaristiques et vrai guitar hero… Des morceaux à riffs comme « Le grand ordinateur » semblent vraiment taillés pour la scène, pour le live… Mais pas que. Les textes de l'album, écrits en collaboration avec Boris Bergman (aussi parolier de son pote Paul Personne, d'Alain Bashung ou encore de Maxime Le Forestier) comblent aussi ceux qui aiment les chansons qui parlent et qui racontent des choses, qui envoient des images, dans lesquelles on peut se retrouver, lire sa propre histoire…
4. Tziganes et grizzly
Retour aux sources. Le tout dernier opus de Louis Bertignac, Grizzly, est un vrai disque rock. Du rock poilu et de la sueur, avec de gros riffs bien pêchus, des sonorités décapantes et des rythmiques puissantes. Un truc qui lui ressemble en fait : « Ça c'est vraiment moi », dit-il à propos de ce nouveau disque (et de cette nouvelle tournée). « Ça », c'est du rock blues ou la guitare est au centre du débat, enregistré « comme ça vient » en un week-end presqu'à l'improviste, pour que ça sonne comme du live. Quand on connait la bête on sait à quoi s'attendre, mais à en croire l'air abasourdi de mon voisin de concert samedi dernier (qui ne connaissait Berti « que » comme l'ex-guitariste de Téléphone), quand on est nouveau sur la planète Bertignac, on prend vite sa claque. « T'avais raison, ça déchire » me confiait-il au bout du deuxième morceau !
5. Trop longtemps après Longtemps…
Depuis 2005, on attendait le suivant… On se demandait ce qui allait donner suite aux mélodies posées et rocailleuses de cet album aux lunettes noires. C'est finalement un retour aux sources, plus électrique que sucré (Louis t'arrache pas !), que nous balance à la tronche ce Grizzly tour. On n'appelle pas ça tourner le dos à son passé, mais poursuivre sa route et trouver sa voie, notamment sur les conseils de Martin Meissonnier qui en a vu d'autres. Louis le dit lui même : c'est le disque le plus rock de sa vie, le plus sauvage, c'est aussi ce qu'il a toujours aimé et su jouer. Sans jamais avoir l'audace d'en faire tout une galette. Maintenant, c'est fait !
6. New Power Trio
Après la tournée 96', Louis avait fait le choix d'une formation réduite, avec une guitare très présente (hum…), et s'était entouré de Cyril Denis le vieux fan de Téléphone (basse) et Hervé Koster (batterie). C'est avec le même genre de formation qu'on le retrouve sur la tournée des grizzlys, sorte de new power trio : c'est à présent Marco Bravin et Eric Lebailly qui accompagnent le boss et le suivent dans ses éternelles improvisations…
7. Vas-y guitare, pleure comme Jimi Hendrix
Hommage à ses idoles de toujours… Le Grizzly Tour s'est doté de 4 jolis panneaux lumineux, sur lesquels défilent des images au gré des chansons. Sur Vas-y guitare, le fameux titre de l'album Elle et Louis que tout bon fan de la première heure qui se respecte attend avec impatience lors de chaque live, Louis fait pleurer son amour de toujours à la manière des plus grands gratteux rock de tous les temps : Jimmy Page, George Harrison ou encore Keith Richards, sans oublier Jimi Hendrix et sa wah wah sanguinolente…
Pour aller un peu plus loin et vraiment « comprendre » ce disque et l'évolution récente de la carrière de Bertignac, je vous conseille (en plus d'aller voir Bertignac en concert et d'acheter son dernier disque, ça va de soi !), de regarder l'interview réalisée par Rod Maurice à l'occasion de la sortie de l'album Grizzly.