La seconde version de l’acte II va connaître un petit évènement inattendu, en quelque sorte un clin d’oeil de la destinée du boîtier. Je me remets dans la peau du personnage principal de ce one man show dans l’atelier, pour le lever de rideau.
Le technicien qui va assurer l’intervention (pas nécessairement celui auquel le lien a expliqué le motif du retour en atelier), va procéder tout autrement en réalisant enfin ce qui aurait dû être fait en usine lors de la fabrication, si ce n’était cette différence de tolérance de réglages entre un produit de qualité grand public et un professionnel en vue de réduction de coût de fabrication.
Il dispose pour cela de tout ce qui est nécessaire pour le réglage de base du tirage mécanique de la cage reflex, en un premier temps, puis, ceci étant fait, compléter avec la seconde étape, le réglage de l’autofocus décrit précédemment, mais en partant sur quelque chose de plus fiable.
Un petit aparté pour expliquer en quoi consiste le réglage mécanique de la cage reflex, consistant tout simplement à dimensionner cette dernière, ainsi que la monture porte-objectif de manière à ce que la distance séparant le bloc optique arrière de l’objectif focalisé sur l’infini et la surface du capteur film en argentique) soit exactement de la valeur définie ( à la tolérance près, à plus ou moins quelques microns admise)par le constructeur. Pour donner un ordre de grandeur c’est 44 millimètres pour les Canon FF et pour les APS-C qui en dérivent.
Ce réglage d’une précision extrême, nécessite un équipement adapté pour obtenir des tolérances de l’ordre du 1/1000mm pour des capteurs numériques à haute définition. Il est d’autant plus apparent sur une photo à très faible profondeur de champ avec mise au point par l’autofocus, ce qui se constate par une mise au point optimale devant le sujet visé (front focus) ou en arrière (back focus) avec perte du piqué de l’objectif dans ces conditions.
L’outil dont dispose le technicien pour mener à bon terme le réglage du tirage optique de la cage reflex d’un boîtier est un banc de mesure laser contenant sa propre source de lumière. Il se présente sous la forme d’un bon rack comportant une monture à baïonnette très solidement fixée, sur laquelle vient se monter le boîtier à régler. et un panneau d’affichage à cristaux liquides
Ce opération délicate, toute de minutie et doigté, permet tout à la fois le réglage de la planéité de la surface du capteur et le tirage mécanique à avec une tolérance serrée, au mieux à +/- 1/1000mm. cela nécessite le démontage du boîtier (carter arrière, carter avant, dépose da la carte-mère) afin de déclencher l’obturateur et le laisser bloqué ouvert, découvrant le capteur, et un total accès aux trois vis de fixation et de réglage de ce dernier.
Une fois la calibration du banc de mesure effectuée (sans boîtier) avec une surface réfléchissante insérée dans la monture baïonnette, il n’y a plus qu’à s’attaquer au réglage à proprement parler, par tentatives successives en agissant sur les vis du capteur, en laissant à chaque fois se stabiliser et relancer une nouvelle mesure. Quand le technicien obtient le résultat jugé satisfaisant, il lui reste à remonter le boîtier. Le boîtier refermé, les contraintes mécaniques du châssis peuvent entraîner une infime variation du réglage considérée comme négligeable.
Il ne reste plus alors au technicien qu’à finaliser, en partant d’une base saine, à savoir un boîtier au tirage mécanique au top de la tolérance, par la seconde étape, celle décrite précédemment. Ce qui s’appelle faire le travail complètement, ce qui demande davantage de temps, et de boulot, et revient normalement plus cher, ce qui explique le calcul du constructeur réduisant à un réglage sommaire, misant sur un faible taux de retour après vente, seule un faible pourcentage de clients constatant le problème de décalage FF ou BF et utilisant la fonction « micro-réglage » qui n’est qu’une diversion occultant l’ampleur du phénomène.
L’outil, banc de réglage à collimateur laser :
En façade à gauche, la monture baïonnette pour fixer le boîtier, à droite le panneau d’affichage numérique à cristaux liquides.
L’affichage que voit le technicien en cours de réglage du tirage mécanique de la cage reflex :
Sont affichés le tirage aux quatre angles du capteur, ainsi que l’écart entre les valeurs extrêmes, soit simultanément le tirage mécanique de la cage reflex et la planéité du capteur. (écart de 5/1000mm entre le haut et le bas du capteur dans cet exemple).