Magnifique matin brumeux et débat sur le rapport entre un photographe et son environnement

Boujour à tous,
pendant mon stage de violoncelle annuel à neuwiller-les-savernes, je me suis réveillé par hasard 1h avant mon réveil, quel ne fut pas mon enchantement en découvrant par la fenêtre une véritable ambiance de rêve que je vais partager avec vous. Je me suis rendu compte pendant cette séance de la difficulté qu'il y a, à photographier un lieu, tout en profitant soit-même, personnellement, de celui-ci, sans être omnubilé par l'acte photographique. C'est pourtant dommage, car voilà quelque moi que je me suis rendu compte que les meilleures photos sont celles faite après une 1/2 heur de balade pour prendre l'ambiance du lieu. C'est d'autant plus difficile qu'une excellente lumière est, problement par essence, fugitive, par exemple ici la brume est partie très vite, je n'ai donc pas trop eu le choix. J'en profite pour lancer un débat : Comment faites-vous pour prendre des photos, sans être dominé par la volonté d'avoir d'excellentes photos, quitte à parfois rester comme ces touristes accroché à l'appareil ?  En d'autres termes : quel lien entretenez-vous avec votre environnement ?  Bref, après cet interlude plus ou moins philosophique, place aux photos :

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Voilà, merci d'avance pour vos commentaires. je dois avouer que je suis assez fier de cette série.

Une très grosse pensée pour Beef, courage à toi.

belle série ! mes préférées sont la une et la six : la une me fait penser à un texte que j'avais à traduire quand j'étais écolière et qui parlait de daphnis et Chloè dans les champs d'olivier, la six pour son jeu de lumière. LA une en noir et blanc tu as essayé ? vendredi j'ai aussi fait des photos de brume sur le lac et en  noir et blanc c'est bien. Se sera pour demain.
Pour répondre à ta question je prends le temps de regarder sans bouger tout autour de moi si mon regard stoppe sur un angle précis et que une forte envie de titiller mon appareil me prend je sors l'engin et j'essai de me souvenir de toutes vos remarques… mais parfois c'est dur… En fait le choix d'une photo est très personnel et reflète l'émotion provoqué par ce que l'on voit , sent, entend…Si je n'ai envie je ne peux pas faire une photo

CAtherine

Je propose pour faciliter la différenciation entre critique et débat de mettre ce qui relève du débat en gras. Est-tu sûre que ne pas bouger soit la meilleure façon d'appréhender un environnement. Attention je ne dis pas que je suis contre ! Je pense juste qu'il est préférable de se déplacer, si possible (timing oblige), sans prendre de photo, en ayant rangé l'appareil pour bien s'imprégner du lieu, ainsi on en profite d'abord soit-même avant de prendre les photos. Comment mettre une émotion dans une photo si on n'a pas pris le temps d'éprouver cette émotion ? Si ta manière à toi, d'éprouver une émotion, est de rester immobile, ce qui se défend très bien, ta méthode convient effectivement :)

Merci pour ton passage. J'essaye tout de suite un NB.

Quand on veut aller trop vite on ne prend pas le temps de voir et d'observer… je dis seulement qu'il faut savoir se poser et prendre le temps de regarder. Souvent en me retournant simplement j'ai vu des choses qui m'aurait échappé si je ne m'étais pas posée et retournée. 

CAtherine

Je suis d'accord, peu importe la méthode, la chose la plus importante c'est essayer de prendre son temps, toujours dans la limite du possible.

Je suis d'accord, peu importe la méthode, la chose la plus importante c'est essayer de prendre son temps, toujours dans la limite du possible.


Voici le NB (merci de ton précieux conseil) ;)

je trouves que ça lui donne une ambiance plus mystérieuse… j'en ai mise une dans la photo du jour si tu veux voir.

Catherine

C'est un questionnement bien intéressant Han67.Je pense que le fait de pouvoir faire une photo de quoi que ce soit, c'est que l'on a ressenti un attrait pour un lieu, une personne, une chose. Sinon, logique, pas d'envie de fixer pour éventuellement montrer.Maintenant, est-ce que cet attrait va demander un temps plus ou moins long, je pense que ça dépend des personnes. À mon sens, profiter de notre environnement, s'y fondre, ne dérange pas pour l'activité photo, c'est un tout. Et c'est quelque chose de très personnel et sensoriel, au point qu'il y a des jours avec et des jours sans. Lorsque je pars avec l'envie de faire des photos, mon appareil est toujours sorti, parce que le simple fait de devoir le sortir, le préparerpeut faire rater une photo.  Bizarrement encore, l'oeil semble avoir ses "périodes". Un jour, pour des raisons que je ne comprend pas, on aura le regard "grand angle", un autre jour au même endroit ce sera le regard "proxi". Comme le dit Catherine, il ne faut pas être pressé, savoir s'arrêter, se retourner. Et surtout à mon sens, prendre le temps de "sentir la lumière".

Pour terminer, il y a je crois une énorme différence entre le touriste et le photographe. 
Si les deux sont toujours avec leur appareil, la démarche est totalement différente. 

J'admets y être allé un peu fort en parlant des touristes. Ce que je voulais dire c'est qu'il m'arrive souvent d'accorder plus d'importance à la photo en elle-même qu'à l'environnement dans lequel elle est prise, et je trouve cela dommage. On tombe ainsi dans une sorte de voyeurisme (le mot est un peu fort, je sais). Je pense, si on peut utiliser une métaphore, que la démarche photographique doit être une sorte de danse entre le photographe et son environnement, parfois c'est le milieu qui dicte ce que l'on va faire, parfois c'est l'inverse. Je ne pense pas que cela nous avance beaucoup en soi, mais je suis persuadé que prendre conscience du fait que la photo ce n'est pas seulement une action dans la tête du photographe, mais une INTERaction entre lui et son milieu aide à avoir un regard plus bienveillant sur l'environnement, et je pense que les photos n'en seront que meilleures


Vous ne trouvez pas que le gras fatigue les yeux en fait ?  

Très jolie série Han félicitation

Il y a un passage d'un film qui illustre bien ton questionnement je trouve 2 days in Paris (excellent film en passant)
Un moment donné July delpy, qui est à la fois personnage et naratrice, raconte son voyage avec son amoureux à Venise, ce dernier passetout son temps à prendre des photos. Du coup notre naratrice, photographe de métier il me semble (donc qui n'aime pas trop ça pendant ces vacances forcément), frustrée de ne pas avoir vécue plus en symbiose avec son amoureux ce moment particulier, lance sa pensée "quand on prend trop de photos on ne vit pas le moment présent" elle fait par la suite toute une démonstration qui est super dans le film. C'est une réflexion qui me revient souvent quand je vit un moment particulier et que je prend beaucoup de photos. Par exemple quand je suis à la kermesse de mes filles j'en arrive à n'avoir aucun souvenir direct de la dance qu'elles ont fait, forcément puisque j'ai passé tout mon temps à les photographier et à les filmer…
Autre exemple perso, le 14 dernier j'ai été avec ma grande voir le feu d'artifice, on était tous les 2 et c'était un moment très sympa, je me suis promis de privilégier ce moment sympa que je vivais avec elle sur mon activité photographique. Pour bien faire il aurai fallut aller dans un coin peu confortable pour la prise de vue mais j'ai préféré allez sur la plage pour plus de confort, les photos sont moyennes mais au moins j'en garde un bon souvenir.
J'espère ne pas avoir été hors sujet au moins, tu me diras ce que tu en penses.

davmer56 a écrit :

Par exemple quand je suis à la kermesse de mes filles j'en arrive à n'avoir aucun souvenir direct de la dance qu'elles ont fait, forcément puisque j'ai passé tout mon temps à les photographier et à les filmer…
Autre exemple perso, le 14 dernier j'ai été avec ma grande voir le feu d'artifice, on était tous les 2 et c'était un moment très sympa, je me suis promis de privilégier ce moment sympa que je vivais avec elle sur mon activité photographique. Pour bien faire il aurai fallut aller dans un coin peu confortable pour la prise de vue mais j'ai préféré allez sur la plage pour plus de confort, les photos sont moyennes mais au moins j'en garde un bon souvenir.
J'espère ne pas avoir été hors sujet au moins, tu me diras ce que tu en penses.

C'est exactement ce que j'éprouve, tu as tout compris. Je pense qu'on est sur la même longueur d'onde ! Merci^^

Même impression que Davmer 56 : on a souvent l'impression d'être dans un "état"second et de ne plus exister que par ses yeux, un peu comme quand on dessine ou que l'on joue de la musique. Je me demande si nous ne projetons pas notre imaginaire dans ce que nous voyons. J'ai constaté souvent que les instants photographiés me rappellent des tableaux ou des livres que j'ai lu.

CAtherine

Belle série dans son exsemble Han, ça devait être très sympa ce lever matinal, avant tout le monde.
Ta version N&B de la 1 est bin contrastée et agréable mais je préfère quand même avec la couleur, la teinte délicate de la brume.

Pour le débat, je ne sais pas si j'ai un rapport particulier avec mon environnement, j'essaie juste de garder les yeux bien ouverts, mais je ne me force pas à prendre (ou du moins à essayer) à tout prix des photos, même si je suis venue a priori avec mon appareil et l'envie de m'en servir : certains jours, mes tentatives restent infructueuses ou peu intéressantes. Pour moi photographier reste assez intuitif, et j'essaie de ne pas oublier de vivre l'instant présent avant tout, quitte à rater une photo. En tout cas c'est ce que je peux dire ce soir.

tout d'abord tes pohotos sont très belles
, l'atmosphère qui t'envirronnait est bien presente et tu as su nous faire partager ce moment
merci je viens de passer un moment agréable :)

comme la dit très justement fana il y a des jours avec et des jours sans !

• des jours avec , enfin en ce qui me concerne , j'ai l'impression d'etre en total harmonie entre l'envirronnement moi et mon apn

c'est un tout , une mème respiration et dans ces moments de grace mon corps peut bouger ou rester figer peut importe
je regarde;  je comtemple et ma main peut ou non prendre mon apn

par contre j'essaie,  je dis bien j'essaie lol , de le regler avant suivant la luminosité , le contexte pour ne pas manquer ces moments magiques  si beaux si furtifs de la brume matinale ou autre , la tète baissée sur mon apn et enfin de compte tout louper photos et moments de vie a vivre pleinement

• des jours sans , les yeux sont ouverts , ma tète est ailleurs et mes photos loupées :)

On peut dire que c'est une série qui envoie du rêve. En ce qui concerne le PT en N&B, je trouve que la photo 1 y perd plus qu'autre chose.
Mis à part ça, je suis en total accord avec tes compos et le cadrage (et j'ai trop sommeil pour participer au débat ^^.)

Bonen continuation, et bons rêves.

Je te remercie beaucoup pour ton message Han67.

Moi j'aime beaucoup cette série, surtout les 3,4 et 6.

Pour donner mon humble avis sur le débat, en fait tout depend des circonstances dans les quelles je me trouve, je peux soit mitrailler ou au contraire prendre quelques photos de temps en temps. Ca dépend de l'endroit, du type de lieu, si je suis seul ou en famille etc… Tellement de paramètres.

C'est une belle série que tu nous offres ici. J'aime beaucoup la numéro 3.

C'est vrai que c'est intéressant comme sujet. En fait comme beaucoup ici, je peux dire "ça dépend". Lorsqu'il est question de regarder des choses furtives, comme un rapace en vol qu'on ne verra que 5sec en 5h d'attente, il est évident que si je me mets à sortir l'appareil et à prendre la photo j'ai l'impression d'assister à ce moment par l'intermédiaire du viseur. C'est beaucoup moins intense que de regarder dans les jumelles, donc, j'ai fait le choix de privilégier dans ces cas là l'observation à la prise de vue.

Pour les paysages et ambiance, vivant en plein dans l'environnement que j'aime photographier, c'est sur que je ne pourrai pas prendre des photos sans avoir l'esprit là dedans. La nature a défini mon choix de vie, donc finalement être en symbiose avec le lieu naturel ou je me trouve est un exercice facile, qui ne prend pas beaucoup de temps pour moi (même si j'adore randonner ce sera plus dans le but de m'éloigner le plus possible de la route), puisque ça ne se résume pas à des vacances ou un weekend, c'est simplement la vie pour moi de ressentir/vivre ce genre de chose. Donc le lien que j'entretiens avec mon environnement, c'est comme un biotope pour une espèce, il est vital à ma vie, sinon à la survie. La photo que je prends, c'est ça, ce ne sont pas seulement des paysages ou des animaux, ce sont des vies qui constituent La Vie. Difficile à expliquer.

Par contre, il en découle une incapacité de me sentir en symbiose avec l'environnement urbain par exemple, donc, j'ai vraiment du mal à faire des photos dans ce contexte.

Enfin voilà, je ne sais pas si je suis bien claire, mais c'est ma petite vision de la chose… qui explique peut-être mon incapacité à prendre des photos de tout.

J'adore ta série, les 3 dernières et plus particulièrement la 4 me font voyager ; j'ai l'impression d'être dans un film du style Heroic Fantasy, ou les forêts dominent et ou les décors prennent une grande importance (comme dans le Seigneur des Anneaux 1, ou dans les premiers épisodes de Game of Thrones) !

Pour ce qui est du débat, je trouve que tu soulèves une question très intéressante ! Mon expérience va rejoindre en partie celle de beaucoup d'autres : souvent lorsque je me décide, je pars et préviens ma famille en disant "je vais prendre des photos" . Je pars donc en direction d'un lieu que j'ai repéré lors d'une balade précédente, ou dans une région près de laquelle je suis passé et qui me semblait avoir du potentiel, et plus rarement vers un coin totalement inconnu ; et bien souvent la première fois que je m'y rend avec mon appareil, je ne prend aucune photo !
Je ne saurais pas l'expliquer, ce n'est pas une règle que je m'impose, mais souvent j'ai une sorte de blocage, dans ma tête je me dis "non ça ne me plait pas" ou "je ne vois rien qui m'intéresse" ou "pas maintenant"… Et malgré ça j'y reste ! Je passe parfois 10 minutes, parfois une heure, assis et regardant autour de moi, ou alors faisant les 100 pas, tournant en rond, fouillant dans un coin. Puis je pars en me disant "une autre fois" ou "peut-être à un autre moment de la journée, plus propice à l'atmosphère que je ressens et que je voudrais faire partager" …

Pour un exemple concret un des endroits les plus communs dans ma ville natale, dans lequel je passe tous les week-end ou presque et donc depuis 20 ans, avec ou sans mon appareil… J'ai donc bien eu le temps de m'impregner de l'endroit, puis avec mon appareil, j'ai dû y passer une quinzaine de fois en journée, sans jamais réussir à prendre une photo qui me plaisait, ou une seule peut-être… Puis une fois ( une seule ), j'y suis allé à 3h du matin ; et en 20 minutes maxi j'ai fait une dizaine de clichés et sorti une mini série, de 3 ou 4 photos qui me plaisent vraiment !
D'ailleurs ça me fait penser que je dois y retourner de nuit, mais à marée basse pour de meilleures conditions ! :)

Une belle série sur un thème qui m'est familier et me sert souvent pour mes pinceaux. Les 3 premières ont ma préférence.
Je vais parfois trop vite pour faire mes photos mais je préfère "pérenniser" une vue plutôt que d'essayer de faire une super photo (surtout que je débute ) car mes connaissances sont trop restreintes pour l'instant pour prétendre faire du haut de gamme
et de toutes façons, la plupart de mes photos de paysage, de fleurs sont faites surtout pour me servir de thème à peindre. Je les prends donc déjà en cadrant dans ce but.

tes photos sont toutes fort belles, la lumière est intéressante, l'atmosphère bien rendue de ces matins très particuliers…

pour ce qui est de ta question, je pense que ce n'est pas parce qu'on se promène avec son appareil et qu'on trouve un endroit intéressant, et qu'on le prend en photo qu'on finit par ne plus profiter de l'instant présent… en tous cas, tel est mon ressenti… je n'ai pas le sentiment de ne pas profiter du moment présent si je commence à réfléchir quel angle, quelle lumière… et si par bonheur, j'ai réussi à faire une photo de cet instant magique, alors je le revis de nouveau… j'y gagne en fait ! ;)

Tout d'abord bravo pour tes photos :

En ce qui concerne le débat,pour moi c'est très simple,en général,à chaque sortie j'ai mon APN avec moi.
Lorsque je ressens un sentiment,une envie dans un lieu ou face à un sujet qui me plait,qui me parle, je fais la photo car non seulement j'ai le plaisir de ressentir les lieux où les sujets,mais après avoir pris les clichés je peux à nouveau par la suite profiter de ce moment et en faire profiter aux autres.

Tout d’abord, merci à tous. J’ai été bien agréablement surpris en voyant toutes ces réponses à mon retour de vacances.

Catherine : Je comprend parfaitement ton avis. Est-tu musicienne ? Pour ma part je suis violoncelliste et justement il y a ce problème aussi. Il a une différence énorme entre la perpeption que j’ai d’un morceau que je joue et celle des spectateurs (d’où 3 grands axes de travail : la production du son, la propagation du son, et la perception du son. Je le dit parce que je pense que ça peut aider des musiciens qui passeraient par là). Tu lances aussi un autre débat : pourquoi telle photos nous plaît-elle ? Une réponse est dans ma signature^^

altahine : C’est une démarche que j’essaye moi aussi d’appliquer. C’est très difficile au début, mais je commence à y parvenir. j’ai fait plusieurs ballade et/ou randonnées pendant ces 2 dernières semaines. Je publierai des photos naturellement. Et bien, concernant la plus grosse randonnée que j’ai faite, dans les alpes suisses, je pense bien avoir réussi.

Shoukou : C’est surtout les réglages à faire qui me donnent en effet cette impression de ne pas "carpe diem » ^^.

Karine : Je ne peux que plussoyer. Très intéressante cette idée des vies, je comprend parfaitement ce que tu veux dire, je crois en tous cas. C’est je pense ce type de perception qui me pousse à me dire à chaque parcelle de forêt : que la nature est belle ! Au départ c’est pour ça que je faisais des photos tout le temps dans la nature. Seulement il est une beauté que l’on ne pourra jamais traduire entièrement en photo : c’est justement cette idée de faire partie d’un tout. Chaque bout de forêt EST la forêt. Quelqu’un, à mon d’avoir une imagination phénoménale, peut-il voir tout ceci dans une photo ? Seul être dans le milieu le permet. CQFD. Cette histoire d’échelle est très intéressante, on pourrait écrire tout un livre dessus, écrire tout ce qui me vient à l’esprit à propos prendrais beaucoup trop de temps.

akyl : je plussoie. Vive le repérage sans appareil !

mini-renne : Je n’ai jamais dit qu’on ne pouvait pas ! J’ai dit que souvent on « vit » moins le lieu. Un élément très intéressant se trouve dans ta dernière phrase « j’y gagne ». oui, et, au vu de tes photos, pas seulement toi^^ C’est cette conscience « d’en faire profiter aux autres » comme le dit très justement paced, d’apporter quelque chose au lecteur, ou même à l’endroit (si on le perçoit comme qqun, je reviens tout de suite dessus) qui permet d’en apprécier l’essence tout en shootant. L’environnement peut en effet être considéré comme une personne à part entière avec son intimité, son vieillissement, ses défauts, qualités etc… Prendre une photo d’une lumière très rare et douce c’est pour moi comme voir un très beau nu, dans la fleur de l’âge. La photo rend immortel ce qui ne dure pas. La photo est je pense, une manière de faire de l'art, à partir d'un instinct voyeuriste inhérent à chaque être humain (là je demande confirmation, je ne suis pas sûr pour le "inhérent", ce qui pourrait envoyer ma démonstration en l'air^^), instinct qui a été laissé de côté (je pense qu'on peut parler de refoulement même), mais qui doit s'exprimer, exit la photo, voire l'art en général.

Paced : je pense que ma réponse à ton intervention est dans ma réponse à mini-renne.

Conclusion : une reflexion qui n’aura jamais de fin, mais que chacun doit mener afin de se rendre compte de tout les facteurs que représente une photo : social, psychologique, technique, symbolique, inspiration ou pas etc. Je pense que c’est avoir ces facteurs en tête, pour chaque photo qui permet d’apprécier le moment, en tant que moment qui va servir à apporter quelque chose à soi, à l’Autre. D’où l’intérêt de travailler énormément sa technique, pour pouvoir penser librement.
« Plus on acquiert de technique, plus on peut se permettre de liberté » .

J’espère que ce débat aura été utile pour plus d’un, pour moi ça a été le cas. Je n’aurais pas trouvé tout ça (« ça » est personnel, chacun à son avis) sans vos interventions. N’hésitez pas à poster d’autres idées !

Je m’excuse pour le pavé :)

Ne t'escuse pas, j' ai adoré ton post car pour moi c'est exactement comme ça que j'apprécie ce forum.
Poster une succession d'images sans aucunes explications n'auraient pas de sens !
Tu donnes vie à ton travail et je t'en remercie.
J'adore ta série pour l'ambiance et la lumière, tu m'as donné envie de me lever très tôt (alors que je suis une méga lève tard ) pour immortaliser des paysages identiques ! :-y

Ton commentaire me fait vraiment très plaisir. Pour ce qui est d’être lève-tôt, il y a aussi la chance qui joue. Pour cette série je m’étais levé plus tôt par hasard et j’ai essayé de ma lever plus tôt par la suite, la brume ne c’est pas reproduite. En fait, comme c’était sur la plaine d’alsace avec une belle vue, j’ai pu constater que la brume couvre certaines zones en se déplaçant, il faut donc être au bon endroit, au bon moment. Après, peut-être est-ce différent à d’autres saisons, d’autres lieux, mais ici c’est ce que j’ai pu constater. Si quelqu’un s’y connait en phénomène de ce style, je suis preneur de toute information !
Cela dit, la lumière matinale est de toutes façons, selon moi, la plus belle. Je ne sais pas pourquoi, peut-être est-ce simplement une illusion due au fait que je préfère l’ambiance du matin à celle du crépuscule. En tous cas, pour avoir une lumière « inhabituelle », il faut souvent shooter à une heure « inhabituelle ». Je te souhaite vraiment de trouver une lumière comme celle-là parce que c’est simplement magique.