Ce monde qui vient. Essai sur les nouveaux barbares. Nouveaux ? C'est à voir…

Un dérapage aussi redhibitoire que significatif récemment sur un autre fil qui traitait du marronnier habituel sur tout bon forum qu'est la distinction entre retouche et développement m'a rappelé l'existence de ce bon bouquin écrit avec élégance par un auteur italien dont vous avez du entendre tous parler Alessandro Baricco

• Beaucoup de gestes qui ont fait partie pendant des années des habitudes les plus élevées de l'humanité se multiplient aujourd'hui avec une vitalité surprenante. Le problème est que, dans cette' régénérescence fertile, ils semblent perdre le trait le plus profond qui les caractérisait, la richesse à laquelle ils étaient arrivés dans le passé, et peut-être même leur plus intime raison d'être. Comme s'ils vivaient indépendamment de leur sens : celui qu'ils avaient, et bien défini, mais qui semble être devenu inutile. Une perte de sens.Ils n'ont pas d'âme, les mutants. Et les barbares n'en ont pas non plus. C'est ce qu'on dit. C'est ce qu'affirme le shérif de Cormac McCarthy en pensant à son tueur : « Quoi dire à un type qui de son propre aveu n 'a pas d'âme »

Pourquoi ne pas étudier la question de plus près ?
Commençons donc par le vin.

• Je vous propose donc le premier volet de cette analyse assez décapante de notre rapport aux nouveaux médias dont la photo bien entendu l'auteur s'appuie sur trois exemples types dont le football (et oui ! ) et fini par un une reflexion autour de la muraille de chine si l'approche vous intéresse toutes les bonnes librairies se feront un plaisir de vous procurer son bouquin

Tout le monde n'est pas d'accord bien entendu mais cette hypothèse qui au fond prend acte des changement perpétuels est une innovation non sur le constat que nous faisons tous les jours mais sur la manière de le lire dans nos rapport à la modernité sans la confondre avec la vulgarisation.

 

…et s'agissant du domaine photographique ?

Tu ne vas quand meme pas demander a un Italien de prendre comme exemple la bière, mais ca marche aussi et pour le rugby itou.
quarks a écrit :

…et s'agissant du domaine photographique ?





 

Et bien tu procèdes par analogie. Sinon tu te coltines tout le bouquin.
J'avais pensé à cet essai car quand on attaque bille en tête le fameux débat retouche versus photo il y toujours quelqu'un qui prend la période argentique comme prétexte ou garantie de légitimité à la bidouille actuelle.
Comme si bombardement de Bruxelles par le roi de France autorisait ceux de Dresde ou de Coventry…

@cocagne : je suis en train de me coltiner la deuxième partie à propos du vin… mais s'il faut juste lire le livre, et faire soit même l'analogie (sans débattre ?), ce serait presque sans intérêt… Tu peux nous donner ton sentiment, tes remarques, sur la barbarie dont il est question en matière de photo. ;)

D'ailleurs, que peut-on penser de la photographie argentique, comparativement au Daguerréotype ? Comme le souligne Baricco (pas tout à fait en ces termes), les barbares d'aujourd'hui sont destinés à devenir les nantis de l'art de demain…

C'est à peu près cela avec toutefois une analyse originale du phénomène que je n'avais encore trouvé nulle part. Particulièrement lorsqu'il il intègre la muraille de Chine dans son cheminement.
le rôle de l'image dans nos sociétés n'est pas nouveau il a même toujours été un levier d'ordre politique. Régis Debray qui avant d'être pour ma génération ce prisonnier volontaire des guérilleros ou pour l'actuelle un penseur de caste avait suivi un cursus cinématographique et c'est à ce titre d'ailleurs qu'il était parti en Amérique centrale. Il est donc très sensible aux aspects sociétaux de l'image il pense que cette tentative de nommer les images modifiées en insistant sur leur statut photographique est significatif d'un projet de société.

Lyonel a écrit :

[quote="quarks"]D'ailleurs, que peut-on penser de la photographie argentique, comparativement au Daguerréotype ? Comme le souligne Baricco (pas tout à fait en ces termes), les barbares d'aujourd'hui sont destinés à devenir les nantis de l'art de demain…

Le Daguerréotype est un procédé photo argentique.;)
 [/quote]
Et dans le vin hollywoodien, il y a toujours du raisin… Oui c'est un procédé argentique… mais la technologie a permis de mettre la couche réactive sur un support souple, de l'enfermer dans une "cartouche" et roule ma poule, en avant vers la démocratisation ! ;)

@cocagne : je vais en continuer la lecture, jusqu'à l'épilogue sur la muraille de Chine… pour l'instant, je n'ai pas plus idée du chemin proposé dans cet essai.

J'ai écrit "en avant vers", pas "yo les gars, c'est dans les bacs" ;)

On est toujours en route en avant vers quelque chose c'est d'ailleurs le moteur de l'intelligence mais cette intelligence prend un grand risque à ne pas se nourrir des travaux passés non pas tant pour leur mode opératoire souvent contraint par les moyens techniques du moment mais pour les intentions des hommes ç'est à dire le message, c'est vrai aussi que tourner le dos au passé est un sorte de fuite en avant qui peut aller loin l'actualité de Ninive ou des musées irakiens en est un exemple exacerbé.
Sinon je me demande si une des nombreuses démocratisation de l'appropriation de l'image n'est pas survenue avec les services de développement de proximité, n'était ce pas une idée de Kodak ?