24/04/2012 à 13:08
Meuble
Hello les gentes et les gens !
Pour ceux qui n'ont pas pu passer ce week-end à Chaulnes, j'avais envie de partager avec vous les photos que j'ai pu exposer là-bas (merci JP ;) !).
Pour cette série, j'ai choisi un thème autour de l'eau, avec des photos de mes archives, et d'autres réalisées spécialement pour le festival. Et (vous me connaissez…) je n'ai pas pu m'empêcher d'ajouter un petit texte à chaque photo : parce que si, en tant que photographe, on aime bien un de nos clichés, même s'il n'a rien d'original, c'est qu'il a, quelque part, une signification particulière, et le texte permet de faire passer cette vision, cette interprétation. (Enfin, a priori… Si les textes ne sont pas clairs, je peux les expliquer, suffit de demander ;) !).
Voici donc les photos et textes de l'expo :
L’eau dans tous ses états
Liquide, solide, gaz, trois états pour s’immiscer sur les cinq continents, mers, terres, organismes vivants : neige, brume, brouillard, nuages, glace, elle coule sur notre planète bleue pour relier les citoyens du monde de ses canaux, rus et autres ruisseaux, rivières, fleuves et mers. Lieu de vie, essentielle à la survie, elle peut créer, sauver ou aussi bien détruire, anéantir.
Partie intégrante de l’existence, nous lui sommes attachés jusqu’au plus profond de nos corps, amas de muscles, chair et d’eau. Pour ne pas l’épuiser, pour qu’elle conserve sa beauté, pour pouvoir la préserver, arrêtons d’en abuser, sachons en disposer avec équité, pour ne pas risquer de la voir s’épuiser et ainsi provoquer la disparition d’écosystèmes entiers…
1) Sculpture :
Goutte après goutte
Elle s’épanouit,
Coûte que coûte
Elle se construit :
Par la nature,
Continuellement,
Une sculpture
Naît chaque instant.
Dès lors il faut,
Pour l’entrevoir,
Contempler l’eau
Et non la boire,
Et la figer
Quelques secondes :
L’œuvre bleutée
Comme notre Monde.
2) Goutte de vie :
C’est plus qu’un simple liquide alangui,
Une perle qui repose en son sein,
Un bijou un trésor, placé dans cet écrin :
Le végétal impavide veille une goutte de vie.
3) Inhabité :
Des océans, des mers,
Et pourtant, elle s’appelle…
La Terre ?
Notre mère la Terre…
Notre mer la Terre ?
Issus de l’eau, foulant la terre,
Entre écueils et récifs,
Surgis des vagues
Tels des flous furieux
Pour peupler le monde,
Courber ce qui peut plier,
S’enraciner plus avant
Dans des contrées reculées…
Reste-t-il encore,
Vierges de notre passage,
Des terres immaculées,
Des mers inexplorées,
Des îlots de pureté ?
4) Un peu du monde :
Libre et sauvage ailleurs, ici guidée, domptée,
L’eau s’invite parfois jusqu’au cœur des cités
Cheminant, serpentant, transformant sans un bruit
Un décor bétonné en une féerie.
Les habitants paisibles peuvent dormir sereins
Sur eux veille le liquide, en protecteur urbain
Qui leur offre en présent un peu des eaux du monde
Établissant pour eux une connexion profonde
Entre leur quotidien, routinier morne et plat
Et la pensée sublime de parcourir Gaïa.
5) Randonneur aquatique :
De passage
Sur une plage,
On le voit s’avançant,
Fier et droit sur cet océan.
Il s’aventure dans cette immensité :
Un promeneur… égaré ?
Pourtant sans hélice
Le voilà qui glisse
Sur cette onde,
Son monde.
Marcheur des flots,
Randonneur des eaux,
Héritier d’une civilisation
Ancrée dans notre imagination.
Issu d’un peuple maintenant disparu,
Dont les routes étaient des rus
Parant leurs cités aquatiques
D’une pincée de magique,
Contre toute attente
Voici un Atlante.
6) Plus vite que ne tombe la pluie :
La vie coule devant mes yeux
En lumières qui ruissellent et s'éparpillent,
Amoureux et amants qui s'ébattent inlassablement.
Je n'ose les regarder mais leurs reflets m'atteignent,
En gouttes troubles brouillées par cette eau salée,
Qui jamais ne s'arrête de tomber.
Ma triste solitude ce soir se noie
Dans les âpres replis de ce liquide noir,
Et tandis que les êtres se mêlent, mes larmes s'écoulent,
Mes larmes s'écoulent… plus vite que ne tombe la pluie.
7) Banquise :
Au terme d’une vie pourtant sans péril,
Immense mais néanmoins fragile,
Résignée à son dernier somme,
Elle est oubliée des Hommes.
Dans sa lointaine contrée,
Seule et désemparée,
A lieu, sans un cri,
Sa lente agonie,
Son abandon :
Elle fond.
8) Miroir de l'âme :
Comme une porte baillant sur un autre monde
Un reflet fugace fascine et nous happe,
Nous emmène vers un onirisme fécond
Où la réalité devient trouble et vague,
Où les concepts opposés se mixent,
Les vérités se dévoilent et s’entremêlent
Et fusionnent jusqu’au paroxysme
D’un absolu qui doucement se fêle
Pour finalement exposer l’interlope
De l’inconscient qui se pâme
Devant la révélation probe
Que découvre le miroir de l’âme.
9) Source d'inspiration :
Un canal, une route : un décor pour l’artiste
Qui épanche près de l’eau sa pulsion créatrice.
Le liquide chatoyant, utile aux ablutions
N’en est pas moins une belle source d’inspiration.
10) En-dehors du temps :
Une pause, un arrêt juste un instant,
Ou bien rester là, enlacés pour le reste du temps,
En-dehors du monde, en-dehors des gens.
Seuls, suspendus, indéfiniment
Au-dessus de l’onde qui coule inexorablement,
Clepsydre témoin de leur amour naissant :
De lui elle se rapproche et d’elle il s’éprend.
Combien de fusions l’eau a-t-elle observées,
Combien d’ébullitions pendant toutes ces années,
De moments éphémères pour ses sens étirés
Par une existence à l’extrême longévité.
Peut-elle seulement percevoir, apprécier
La grandeur des sentiments exprimés…
Que vaut le carpe diem quand on ne risque de faner ?
11) Concordance :
Vallées et reliefs, courbes et lignes droites,
Savant mélange de composants,
Cuisine moléculaire compliquée
Façonnant multitude et diversité.
Si l’Humain et la Terre n’ont rien à s’envier
En terme de complexité,
Ils se rejoignent aussi dans la beauté,
Dans les détails à dénicher,
Les plaines à explorer :
Tous ces paysages où s’égarer,
Où laisser son regard caresser
Les plats et les dénivelés,
Contemplatif de la ressemblance
Entre Gaïa, la Femme et l’Homme
Qui, jusqu’au plus profond d’eux
Partagent ce point commun fabuleux
Inscrit dans leur terre, leurs os :
Être composés d’environ 70% d’eau.
12) Verve silencieuse :
Comment se peut-il, qu’un spectacle quotidien
Soit aussi subtil… s’émerveille-t-on d’un rien ?
C’est que le soleil déclinant, constant dans sa faconde
Reste encore éloquent, face à notre monde,
Nous enivre la tête, visant l’épectase,
De brillantes épithètes conduisant à l’extase.
Devant cette loquacité de notre astre solaire,
Plutôt que de parler, ne vaut-il mieux se taire ?
13) Brume de neige :
Au sommet du monde siège une couche de neige
Au sommet du monde règne une brume éparse,
Là-bas l’Homme ne laisse que peu de traces.
Lui habitué à tant d’humeurs, de fébrilité
Fuirait-il ces lieux emplis de sérénité ?
Trop de calme, trop de tranquillité,
Nuiraient à son besoin d’activité ?
Ou la contemplation de ce morceau de pureté
A su lui apporter suffisamment de sagacité
Pour réussir l’exploit de préserver l’endroit
De toute pollution, de toute néfaste action,
Afin de se recueillir, de se ressourcer,
Au sommet du monde où siège une couche de neige,
Au somment du monde où règne une brume éparse.
14) Sur le toit du monde :
Une mer de coton, 2000 mètres plus haut
Que la vie citadine, le quotidien grisâtre,
Masque pour un instant le plus fier des egos,
Et inonde le cœur d’une vision d’albâtre
Lors, ce sont pureté, paix et sérénité
Qui déferlent sur l’âme, l’emplissent comme une onde.
Et l’humain minuscule, face à l’immensité
Ressent la plénitude, issue du toit du monde.
Pour ceux qui n'ont pas pu passer ce week-end à Chaulnes, j'avais envie de partager avec vous les photos que j'ai pu exposer là-bas (merci JP ;) !).
Pour cette série, j'ai choisi un thème autour de l'eau, avec des photos de mes archives, et d'autres réalisées spécialement pour le festival. Et (vous me connaissez…) je n'ai pas pu m'empêcher d'ajouter un petit texte à chaque photo : parce que si, en tant que photographe, on aime bien un de nos clichés, même s'il n'a rien d'original, c'est qu'il a, quelque part, une signification particulière, et le texte permet de faire passer cette vision, cette interprétation. (Enfin, a priori… Si les textes ne sont pas clairs, je peux les expliquer, suffit de demander ;) !).
Voici donc les photos et textes de l'expo :
L’eau dans tous ses états
Liquide, solide, gaz, trois états pour s’immiscer sur les cinq continents, mers, terres, organismes vivants : neige, brume, brouillard, nuages, glace, elle coule sur notre planète bleue pour relier les citoyens du monde de ses canaux, rus et autres ruisseaux, rivières, fleuves et mers. Lieu de vie, essentielle à la survie, elle peut créer, sauver ou aussi bien détruire, anéantir.
Partie intégrante de l’existence, nous lui sommes attachés jusqu’au plus profond de nos corps, amas de muscles, chair et d’eau. Pour ne pas l’épuiser, pour qu’elle conserve sa beauté, pour pouvoir la préserver, arrêtons d’en abuser, sachons en disposer avec équité, pour ne pas risquer de la voir s’épuiser et ainsi provoquer la disparition d’écosystèmes entiers…
1) Sculpture :
Goutte après goutte
Elle s’épanouit,
Coûte que coûte
Elle se construit :
Par la nature,
Continuellement,
Une sculpture
Naît chaque instant.
Dès lors il faut,
Pour l’entrevoir,
Contempler l’eau
Et non la boire,
Et la figer
Quelques secondes :
L’œuvre bleutée
Comme notre Monde.
2) Goutte de vie :
C’est plus qu’un simple liquide alangui,
Une perle qui repose en son sein,
Un bijou un trésor, placé dans cet écrin :
Le végétal impavide veille une goutte de vie.
3) Inhabité :
Des océans, des mers,
Et pourtant, elle s’appelle…
La Terre ?
Notre mère la Terre…
Notre mer la Terre ?
Issus de l’eau, foulant la terre,
Entre écueils et récifs,
Surgis des vagues
Tels des flous furieux
Pour peupler le monde,
Courber ce qui peut plier,
S’enraciner plus avant
Dans des contrées reculées…
Reste-t-il encore,
Vierges de notre passage,
Des terres immaculées,
Des mers inexplorées,
Des îlots de pureté ?
4) Un peu du monde :
Libre et sauvage ailleurs, ici guidée, domptée,
L’eau s’invite parfois jusqu’au cœur des cités
Cheminant, serpentant, transformant sans un bruit
Un décor bétonné en une féerie.
Les habitants paisibles peuvent dormir sereins
Sur eux veille le liquide, en protecteur urbain
Qui leur offre en présent un peu des eaux du monde
Établissant pour eux une connexion profonde
Entre leur quotidien, routinier morne et plat
Et la pensée sublime de parcourir Gaïa.
5) Randonneur aquatique :
De passage
Sur une plage,
On le voit s’avançant,
Fier et droit sur cet océan.
Il s’aventure dans cette immensité :
Un promeneur… égaré ?
Pourtant sans hélice
Le voilà qui glisse
Sur cette onde,
Son monde.
Marcheur des flots,
Randonneur des eaux,
Héritier d’une civilisation
Ancrée dans notre imagination.
Issu d’un peuple maintenant disparu,
Dont les routes étaient des rus
Parant leurs cités aquatiques
D’une pincée de magique,
Contre toute attente
Voici un Atlante.
6) Plus vite que ne tombe la pluie :
La vie coule devant mes yeux
En lumières qui ruissellent et s'éparpillent,
Amoureux et amants qui s'ébattent inlassablement.
Je n'ose les regarder mais leurs reflets m'atteignent,
En gouttes troubles brouillées par cette eau salée,
Qui jamais ne s'arrête de tomber.
Ma triste solitude ce soir se noie
Dans les âpres replis de ce liquide noir,
Et tandis que les êtres se mêlent, mes larmes s'écoulent,
Mes larmes s'écoulent… plus vite que ne tombe la pluie.
7) Banquise :
Au terme d’une vie pourtant sans péril,
Immense mais néanmoins fragile,
Résignée à son dernier somme,
Elle est oubliée des Hommes.
Dans sa lointaine contrée,
Seule et désemparée,
A lieu, sans un cri,
Sa lente agonie,
Son abandon :
Elle fond.
8) Miroir de l'âme :
Comme une porte baillant sur un autre monde
Un reflet fugace fascine et nous happe,
Nous emmène vers un onirisme fécond
Où la réalité devient trouble et vague,
Où les concepts opposés se mixent,
Les vérités se dévoilent et s’entremêlent
Et fusionnent jusqu’au paroxysme
D’un absolu qui doucement se fêle
Pour finalement exposer l’interlope
De l’inconscient qui se pâme
Devant la révélation probe
Que découvre le miroir de l’âme.
9) Source d'inspiration :
Un canal, une route : un décor pour l’artiste
Qui épanche près de l’eau sa pulsion créatrice.
Le liquide chatoyant, utile aux ablutions
N’en est pas moins une belle source d’inspiration.
10) En-dehors du temps :
Une pause, un arrêt juste un instant,
Ou bien rester là, enlacés pour le reste du temps,
En-dehors du monde, en-dehors des gens.
Seuls, suspendus, indéfiniment
Au-dessus de l’onde qui coule inexorablement,
Clepsydre témoin de leur amour naissant :
De lui elle se rapproche et d’elle il s’éprend.
Combien de fusions l’eau a-t-elle observées,
Combien d’ébullitions pendant toutes ces années,
De moments éphémères pour ses sens étirés
Par une existence à l’extrême longévité.
Peut-elle seulement percevoir, apprécier
La grandeur des sentiments exprimés…
Que vaut le carpe diem quand on ne risque de faner ?
11) Concordance :
Vallées et reliefs, courbes et lignes droites,
Savant mélange de composants,
Cuisine moléculaire compliquée
Façonnant multitude et diversité.
Si l’Humain et la Terre n’ont rien à s’envier
En terme de complexité,
Ils se rejoignent aussi dans la beauté,
Dans les détails à dénicher,
Les plaines à explorer :
Tous ces paysages où s’égarer,
Où laisser son regard caresser
Les plats et les dénivelés,
Contemplatif de la ressemblance
Entre Gaïa, la Femme et l’Homme
Qui, jusqu’au plus profond d’eux
Partagent ce point commun fabuleux
Inscrit dans leur terre, leurs os :
Être composés d’environ 70% d’eau.
12) Verve silencieuse :
Comment se peut-il, qu’un spectacle quotidien
Soit aussi subtil… s’émerveille-t-on d’un rien ?
C’est que le soleil déclinant, constant dans sa faconde
Reste encore éloquent, face à notre monde,
Nous enivre la tête, visant l’épectase,
De brillantes épithètes conduisant à l’extase.
Devant cette loquacité de notre astre solaire,
Plutôt que de parler, ne vaut-il mieux se taire ?
13) Brume de neige :
Au sommet du monde siège une couche de neige
Au sommet du monde règne une brume éparse,
Là-bas l’Homme ne laisse que peu de traces.
Lui habitué à tant d’humeurs, de fébrilité
Fuirait-il ces lieux emplis de sérénité ?
Trop de calme, trop de tranquillité,
Nuiraient à son besoin d’activité ?
Ou la contemplation de ce morceau de pureté
A su lui apporter suffisamment de sagacité
Pour réussir l’exploit de préserver l’endroit
De toute pollution, de toute néfaste action,
Afin de se recueillir, de se ressourcer,
Au sommet du monde où siège une couche de neige,
Au somment du monde où règne une brume éparse.
14) Sur le toit du monde :
Une mer de coton, 2000 mètres plus haut
Que la vie citadine, le quotidien grisâtre,
Masque pour un instant le plus fier des egos,
Et inonde le cœur d’une vision d’albâtre
Lors, ce sont pureté, paix et sérénité
Qui déferlent sur l’âme, l’emplissent comme une onde.
Et l’humain minuscule, face à l’immensité
Ressent la plénitude, issue du toit du monde.