Portrait d'une femme en rouge et en clair-obscur

17/07/2016 à 18:58

thierryrussodelattre

Bonjour à tous,

Voici le portrait d'une collègue comédienne, professeur de théâtre. C'est un ancien portrait que j'avais déjà retouché mais à l'époque je n'étais pas satisfait, j'avais shooté avec mon ancien boîtier, je m'en servais pour faire du photo-painting d'où le manque de piqué et le bruit occasionné par le capteur apsc, c'était un portrait qui n'était pas destiné à être simplement en photo. Je l'ai retrouvé dans mes archives et l'ai retravaillé aujourd'hui avec le recul des années. 

C'était lors d'un opéra de Verdi,  Rigoletto, d'après l'oeuvre de Victor Hugo, Le roi s'amuse, donné aux Chorégies d'Orange en 2011, exactement le 08 août 2011. J'étais sur scène avec mes collègues artistes lyriques de l'Opéra de Nice et j'avais remarqué son costume et son regard sombre demandé pour son personnage. Immédiatement, j'avais ressenti la photo et je lui avais proposé pour la séance de me jouer son personnage mais avec une dimension spirituelle d'une croyante du XIXe, en proie au doute, beaucoup plus austère, quand les interdits deviennent trop astreignants et lorsque la foi se fait pesante, voire coupable. Je cherchais une posture dure, rigide, amplifiée par la lumière unidirectionnelle en clair-obscur caravagesque, mais avec un regard légèrement triste émanant de quelqu'un qui intérieurement se trompe de chemin…

Boîtier : Canon 50d
Objectif : 17-85mm
Focale : f/5, 6
Vitesse : 1/60s
Iso : 320
Eclairage : 1 seul spot Fresnel Desisti 500 W sans boîte à lumière
Costume : Chorégies d'Orange, Opéra d'Avignon

Photo prise en coulisse entre le IIème et IIIème acte. Retouchée sur Photoshop CC



Autre cadrage :

17/07/2016 à 20:07

cocagne

" quand les interdits deviennent trop astreignants et lorsque la foi se fait pesante, voire coupable. "
Je me demande ce que de voir resurgir de ton disque cette image t'a fait ressentir…
17/07/2016 à 20:25

Sangua

Je trouve cette image bien moins réussie que les suivantes. Au fil des années on s'améliore et c'est bien. Les ombres sont très dures. Trop dures. La "virgule" sur le visage est très désagréable au regard.
Désolé
18/07/2016 à 20:53

thierryrussodelattre

A Cocagne : ne le demande pas, tu serais surpris de ma réponse ! :)

A Sangua : personnellement, je trouve beaucoup de défauts à ce cliché mais je l'aime bien en fait. L'effet donné est 100% volontaire. Mais il n'est pas parfait, premièrement, je crois que c'est une question d'expérience. J'ai commencé la photo il y a 5 ans, c'est donc un de mes tous premiers clichés. Mes tous premiers clichés sont ma série en noir et blanc sur mon site. Par contre, j'aimais bien cette période, je créais tous azimuts et j'étais fasciné par le clair-obscur et les jeux d'ombre et de lumière. Ce sont des souvenirs inoubliables. Ensuite, mon inexpérience de l'époque a fait que je ne me suis pas soucié de bien déboucher les ombres avec des réflecteurs pour ensuite les rattraper par la suite sur Photoshop, quitte à les accentuer en post-prod. Grave erreur ! Fatale erreur même ! C'est irrattrapable ! Il faut dire que je n'avais ni la place ni le temps puisque J'ETAIS dans le spectacle !  

Ensuite, c'est vraiment une question de matos. Même avec mon expérience d'aujourd'hui, je ne peux rien retirer de plus que cela avec le 50D de Canon ! Avec mon 5d Mark III c'est autre chose : pas de bruit et une récupération maximum dans les basses lumières. 

La série a donné des clichés intéressants comme le portrait du Prince plus bas car malgré un manque de maîtrise technique évident, j'aimais bien mon approche absolue de recherche de l'expression forte et noble, qui pour moi est la base d'un portrait puissant. La clé c'est commencer à photographier le sujet AVANT la séance, mais dans sa tête (et pour les plus habités, avec son âme) en remarquant ses expressions, en observant son allure, son meilleur profil, sans qu'il s'en aperçoive puis il faut le sublimer, le mettre en valeur. Avant j'improvisais et j'étais heureux quand je tombais sur une bonne photo. Par exemple, pour la femme en rouge je ne savais pas que je recherchais le rembrandt comme schéma d'éclairage, je faisais tout à l'instinct et pour la photo du prince je ne savais même pas que le nom du schéma de lumière s'appelait un split !

Maintenant, je prépare et mets en scène suivant ce que j'ai appris en lumière, tout est calculé et j'ai encore du chemin à faire, j'ai encore quelques zones d'ombre sur une maîtrise technique totale mais je ne désespère pas. Un jour je passerai au très grand format en costume d'époque à la manière des peintres du grand siècle espagnol…

19/07/2016 à 11:18

Krisprolls

Très beaux. Les deux !