Histogramme, profiles linéaires, optimisation numérique
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Histogramme, profiles linéaires, optimisation numérique
30/01/2019 à 21:00
Plusieurs fois, vous m'avez lu vu écrire que l'histogramme n'est pas révélateur d'une bonne exposition.
Plusieurs fois vous m'avez entendu parler d'optimisation d'exposition d'exposition et d'optimisation.
Je ne l'ai pas inventé.
Je ne vais pas vous ré-écrire les tutos qui m'ont permis d'apprendre ces information (Blogs d'Olivier Chauvignat et de Jean Marc Kuntz)
Je vais juste vous poster ici un exemple
photo sortie de l'appareil, tous curseurs à zéro dans Lightroom, avec indicateur d’écrêtage activé. Mon boitier indiquait une zone cramée plus répandue.
l'histogramme est collé à droite.
Si j'en crois mon boitier ou lightroom, et si je me base sur l'histogramme pour essayer de deviner l'exposition, elle part à la pouv=belle (comme 98% de mes photos du coup)
Techniquement, j'ai mesuré la lumière au flashmètre. Il m'indiquait f/6.3, j'ai ouvert à f/4 (1, 3 IL plus lumineux).
Mon flashmètre est un outil de mesure, il ne se trompe pas. le blanc d'une feuille de papier se trouve à 1, 33 IL du maximum, je décale donc mon expo pour que ce blanc devienne mon maximum (pour maximiser les détails dans les noirs, puisque ce sont ces valeurs qui sont stockées en plus petite quantité dans les raws). C'est l'exposition pour le numérique.
Mon fichier est donc correctement exposé.
Il me faut maintenant l'exploiter.
Pour celà on va utiliser un profile linéaire.
mais qu'est ce donc ?
ci dessous un éditeur de profile. on y voit en rouge la courbe nativement appliquée sur les raws, et en noir la courbe du profile linéaire. (j'ai pris la même photo pour l'exemple, mais le profile n'est à générer qu'une seule fois par boitier)
j'applique ce profile linéaire (notez, qu'il s'agit d'une copie virtuelle du même fichier (voir nom en bas de la capture) et que tous les curseurs sont toujours à zéro.
L'histogramme n'est plus collé à droite
En conclusion, l'histogramme n'est pas un outil de vérification de l'exposition, il reflète la dynamique de l'image et la répartition des pixels dans les différentes valeurs tonales.
30/01/2019 à 23:12
Grand merci pour ce petit cours bien utile !
02/02/2019 à 12:31
Ouh là !
Lorsque sur
un autre post l'autre jour je parlais de "gourous", et que tu m'as dit que les gourous "[il fallait] les éviter, et [s]'orienter vers de vrais formateurs"… et bien disons que parmi les deux noms que tu cites, au moins un (JMK :() est pour moi l'archétype du gourou, dans sa bulle, ses pratiques et ses croyances… et que le sujet dont tu parles ici, histogramme vs exposition, optimisation pour le numérique, profil linéaire et derrière ça la célèbre "exposition à droite"… ben pour moi c'est également l'archétype de la croyance quasi mystique qui ne repose plus sur rien de concret à date, et qui ne sert plus finalement qu'à distinguer entre "les élus" et "les autres"…
Ceci dit hors de question pour moi de relancer ici une polémique, qui a déjà dû faire couler des milliers d'hectolitres d'encre numérique sur les blogs, forums et autres… et quelques centilitres sur ce qui reste de publications papier…
Mais je ne résiste pas quand même à mettre un pointeur
vers cet article, dans lequel un autre photographe un peu connu lui aussi parlait du sujet de l'expo à droite.
Juste histoire que si, par un hasard très extraordinaire, une des rares personnes encore présentes sur ce forum en dehors de la PDJ passe par ici, il puisse aussi avoir écho de l'autre son de cloche, qui en gros dit "exposez juste correctement vos photos, ce sera bien plus simple et tout aussi efficace"; point de vue qui me convainc et me convient personnellement tout à fait :)
02/02/2019 à 21:46
Attention, il y a 3 sujets évoques dans mon post.
1 -> l'histogramme n'est pas un outil de vérification de l'exposition. (c'est je pense le plus important à retenir) il n'y a qu'à voir sur mes exemples, plus haut : 1 fichier exposé, 3 histogrammes différents… (pardon, deux, le 3e est dans le ficher final)
2 -> l'optimisation d'exposition, qui n'est pas une expo à droite (un low key, avec son histogramme à gauche peut très bien être optimisé)
-> sauf que ça ne se fait pas n'importe comment et surtout pas sans posemètre
3 -> le profile linéraire, sans lequel je ne sais pas utiliser un fichier optimisé (ce que n'utilise pas Darth).
13/02/2019 à 18:25
Bonjour,
Je partage votre démonstration, oui et non. Lorsque vous dites que votre fichier est correctement exposé avec F4 au lieu de 6.3, je dis non. Il est bien exposé à F6.3 et optimisé à F4 (ah ce fameux 1.33)
Si vous aviez fait votre photo à F6.3, l'histogramme aurait eu la même forme que celui que vous montrez après l'utilisation du profil linéaire, j'en suis certain
Il y a peu près ce fameux 1.33 entre un profil linéaire et un profil disons adobe neutre
Et vous n'auriez même pas vu la différence, en comparant un cliché fait avec F6.3 adobe neutre et un cliché à F4 développé avec un profil linéaire, ou alors c'est très subtil
Après chacun fait comme il souhaite
14/02/2019 à 06:43
Nous sommes d'accord, la différence est subtile (elle en se verra d'ailleurs que dans les tons sombres nuancés, comme des cheveux ou une dentelle à l'ombre par exemple). et il est évident que chacun fait comme il veut.
Mon post doit être mal écrit, car il est plus là pour montrer q'un histogramme n'est pas un outil de mesure de l'exposition, même si j'en profite pour expliquer ce que sont l'optimisation et le profile linéaire évoqués dans mes partages de photo.
Je n'ai absolument pas pour intention d'obliger qui que ce soit à pratiquer la photo d'une manière ou d'une autre, juste de partager les outils et technique que j'ai apprises.
Comme je l'ai fait moi, même, à chacun de mettre en doute, d'expérimenter…
14/02/2019 à 13:37
Votre post est très bien fait mais suscite quelques précisions
Sur la question de l'histogramme, il est quand même un très bon indicateur de la prise de vue et du coup de l'expo. Il faut savoir l'interpréter en fonction de la photo que l'on fait
Prenons un exemple, je fais une photo ou la scène est relativement clair, je sais que mon histogramme doit se retrouver sur la droite, ce qui est normal, si mon histo se retrouve à gauche en majorité, je sais que je serai sous exposé.
L'inverse est aussi vrai, sur une photo ou la scène est globalement sombre, en regardant mon histo, si celui ci se trouve à droite, ben y'a un soucis et je saurais en regardant cet histo que je suis sur ex
Ensuite votre démo, elle en jette, mais elle est super simple à réaliser, car on maitrise exactement la lumière, en fait c'est un process de '' fabrication'', je règle mes lumières avec un flashmètre pour obtenir F6.3, tant qu'il ne me montre pas F6.3 je bidouille, puissance, distance etc, et du coup on peut ajouter ce fameux 1.33 IL, pour etre à la limite de ce que peut enregistrer le capteur avant de tout cramer
Là nous sommes en studio avec une maitrise totale, mais ds la vraie vie dehors, paysage rue etc, sans flashmètre et bien évidement sans charte de gris il sera difficile, voir impossible de prendre une mesure et d'ajouter 1.33, parce que l'on pointera pas notre mesure spot sur un gris 18% pile, et qu'en bien même il y aura toujours un point ou une zone hyper blanche qui sera cramée
14/02/2019 à 17:56
Le premier point, et il me semble l'avoir écrit, sinon c'est un oubli, l'optimisation n'est possible qu'en mesure incidente, la mesure réfléchie étant quant à elle interprétée.
Pour les photos en extérieur, bien sur qu'on peut faire de la mesure incidente. personne n'oblige à utiliser le posemètre / flashmètre exclusivement en studio.
D'ailleurs sur un mariage, plus de question à se poser entre favoriser la lumière sur la robe ou celle sur le costume. plus besoin de mesurer à chaque photo (faite dans les mêmes conditions de lumière)
Bien sur que vous allez pouvoir avoir un ciel cramé si vous photographiez un couple à l'ombre ou en contre jour. néanmoins ce n'est pas votre histogramme qui vous indiquera une bonne exposition. note ment avec une photo qui présente des tons majoritairement moyens…
mais comme dit plus haut, personne ne vous oblige à suivre cette méthode. J'en ai parlé sur certaines de mes photos, donc je l'explique.
pour l'histogramme, notez qu'il n'existe que dans une image finie, et que pour chaque réglage appliqué il va changer. Donc à moins que vous ne shootiez en jpeg et que vous ne développiez pas vos photos à postériori, il ne correspond pas à la réalité de la photo que vous allez produire cf mon exemple plus haut.
D'ailleurs en se fiant à l'histogramme, ma première photo d'exemple partirait à la poubelle
image extérieur optimisée selon le process décrit plus haut
14/02/2019 à 18:47
Je partage ce que vous dites, néanmoins moi je vous parlais que lorsque vous avez uniquement votre appareil photo et rien d'autre, donc une mesure réfléchie,
vous devez interpréter et faire une mesure spot à un endroit précis, le tout c'est de choisir le bon
Si dans ce cas vous voulez que ça fonctionne (le +1.33) il faut spoter sur une zone représentant un gris 18% et que les hautes lumières par rapport a la zone spotée n'est pas un écart de +3 il de dynamique sinon c'est cramé
Sur votre photo du mont st Michel, à quel endroit vous auriez pu spoter, ajouter +1.33 tout en maitrisant les hautes lumières pour quelles ne soient pas, elles à +3.33 ou + 3.66, qui serait pas loin du cramage ?
Tres intéressant cette conversation et je vous en remercie
15/02/2019 à 06:20
La lumière réfléchie est plus compliquée à maîtriser car interprétée, cela dit, on expose toujours pour les hautes lumières. Dans le cas du Mont Saint Michel, j'aurais mesuré la partie la plus lumineuse du brouillard, et décalé (oui il est dans le brouillard qui ici c'est déjà bien levé)
Il y a des cas plus complexes avec une forte dynamique, par exemple modèle à l'ombre avec zone ensoleillée apparente, il parait évident qu'en lumière incidente, on mesurera la zone à l'ombre, et qu'en mesure réfléchie on mesurera les hautes lumières de la partie ombrée. Tant pis pour le ciel.
Il y a peu de cas ou je n'emmène pas le posemètre aujourd'hui. En reportage par exemple, j'utiliserai la cellule de mon appareil lorsque les lumières sont changeantes : concert, spectacle, en mariage : repas/ouverture du bal; avec une météo changeante : alternance de nuages/soleil… pour des photos posées, ne nécessitant pas de célérité d’exécution, le posemètre est de mise.
15/02/2019 à 07:33
Merci de votre réponse.
Au delà du fameux 1.33, qu'on ne peut le maitriser que si nous avons une mesure de lumiere précise et par exemple un paysage couvert sans trop de dynamique, là ca fonctionne (mais faut faire attention), en studio Nikel on maitrise la lumiere, et on rentre dans un process mécanique répétable c'est facile. Il n'y a rien d'extraordinaire
Pour ma part, lorsque je photographie un paysage, (lumiere ds le dos) j'utilise la mesure spot de mon appareil, recherche le point le plus lumineux (ou il reste encore des détails) et je cale à droite, j'optimise mon acquisition, s'il y a trop de reflets types spéculaire, je change le point de vue
Et si je devais prendre un couple de mariés à la sortie de l'église, ben spot sur la robe blanche, je cale entre +2 et +2 2/3 et basta
En contre jour c'est diffèrent, je choisi le sujet et cale ma mesure sur lui, exposer c'est choisir, le reste ben ca fait ce que ca veut (post traitement)
Et bien pour moi l'histo est important, si je pouvais l'avoir en visu derrière mon appareil sans voir la photo prise, ben je ne voudrais que cette info, bien qu'il représente que le jpeg, il me renseigne grandement comment j'ai calé mon expo
Mon sekonic, je l'utilise surtout en argentique, pourquoi, parce que je mesure les ombres, et que l'ombre à 300 mètres, c'est la même qu'a mes pieds (dans le même axe de lumiere), et comme je sais que la péloche encaisse beaucoup les HL, je shoot
Lightroom est un logiciel performant et une petite correction d'expo n'est pas préjudiciable, on y verra rien (je ne parle pas de rattraper +/- 2il), surtout si on développe avec des cuts sur les noirs, une caractérisation, ajout de grain etc etc
L'expo est l'expo autant quelle soit le plus juste possible, mais delà à couper les cheveux en quatre et se poser la question, mince je l'ai raté pour 1/3 il, ouchhh c'est bien se branler le cerveau pour rien
Enfin voilà mon point de vue et je vous remercie encore pour cette discussion très intéressante.
Eric
15/02/2019 à 07:58
Pour moi aussi l'histogramme est important ;) mais pour juger du traitement
parce que je mesure les ombres, et que l'ombre à 300 mètres, c'est la même qu'a mes pieds
C'est vrai aussi pour les HL ;)
En argentique, je mesure aussi les HL. Quel est l'avantage de mesurer les ombres au lieu des HL (ce n'est pas une question rhétorique) ?
15/02/2019 à 13:21
Alors pour l'argentique sur film négatif Kodak triX400 ou portra400 ou fuji 400h etc (j'aime bien les 400iso), on mesure sur les ombres et on développe pour les hl, on cherche à avoir du détail ds les ombres (le négatif ne supporte pas trop les noirs, on bouche facilement)
Une Portra 400 par exemple supporte aisément +2 il de surex la trix aussi, après c'est une question de rendu cela va de soit
Par contre sur film positif, type la nouvelle Kodak Ektachrome, ben là c'est comme en numérique on mesure sur les HL, et attention, les diapos ne supportent pas beaucoup les erreurs d'expo, ==> j'en fait jamais lol
Eric
15/02/2019 à 13:31
Pour l'instant, je me cantonne au noir et blanc.
j'ai testé la FP4+, la HP5.
En ce moment j'ai une TriX 400 dans l'appareil, suivront la delta 400 et la PAN F 50.
J'hésite à migrer sur un moyen format type Bronica Etrs ou mamiya RB/RZ 67 (sur une très bonne occasion un SQ-A)
enfin bref, je note et testerai à l'occasion. Pour l'instant je suis assez fan de la FP4 +. mais je suis impatient de pouvoir éprouver la Pan F au studio :)
à tout hasard, on peut voir tes travaux argentiques quelque part ?
16/02/2019 à 05:24
Il y a un dossier intéressant sur le dernier Réponses Photo consacré au Raw si jamais vous avez l'occasion de le trouver > c'est bien le premier qui sort de l'ordinaire à ma connaissance :)
17/02/2019 à 07:43
Bonjour, voici deux exemples ou la mesure de lumière est réalisée en bas à droite du lit au sekonic, donc mesure des ombres, de ce fait on garde les détails dans les ombres